Accueil princier pour la première de Neymar da Silva Santos Junior au Parc des Princes lors la clôture de la 4e journée de Ligue 1 Conforama, entre le PSG et le Toulouse football club (TFC). Comme pour l'ouverture du championnat face à Amiens, le 5 août dernier, l'antre du Paris Saint-Germain a décidé, au cœur de l'été, de s'offrir à guichets fermés. Un stade comble venu fêter sa pépite brésilienne, arrachée au FC Barcelone contre le paiement record d'une clause libératoire fixée à 222 millions d'euros, et se délecter des premières arabesques de sa star mondiale. Après un émouvant hommage rendu à Blaise Matuidi, le joueur a rejoint la Juventus de Turin après six saisons passées au club et 295 matchs, le show Neymar pouvait enfin commencer et transporter les 47 000 privilégiés. A peine deux minutes de jeu et un dribble déroutant sur son côté gauche auront été nécessaires au stratège auriverde pour enflammer la galerie et colorer de son empreinte les débats à venir. Omniprésent dans l'animation offensive du 4-3-3 d'Unai Emery, l'ex-Barcelonais a le don d'aimanter le cuir (118 ballons joués pour 70% de duels gagnés). Au point de se retrouver souvent au départ ou à la finition des actions parisiennes. Une activité exceptionnelle qui vaudra au natif de Mogi Das Cruzes de réussir ses débuts en étant à l'origine de cinq des six buts de son équipe. Statistiquement, cela donne deux réalisations, deux passes décisives et un penalty provoqué qu'il laissera, bon prince, à Edinson Cavani le soin de transformer. Digne successeur de Ronaldhino Gaucho, le Brésilien a indéniablement conquis les travées. Et plus particulièrement le Collectif Ultras Paris qui entonne, après chaque but ou action de génie de l'idole, un refrain improvisé : «Neymar, Neymar, Neymar, Neymar lalalalalalalala, lalalalalalalala, Neymar, Neymar, Neymar…» sur l'air de Brazil d'Ary Barroso. Et comme pour les remercier de leur indéfectible soutien, la nouvelle attraction du championnat de France s'est permise, en fin de match, de gratifier l'assistance d'une superbe roulette-sombrero sur Corentin Jean, mais surtout de marquer un but dont elle seule a le secret. A la lutte avec l'arrière-garde toulousaine dans la surface de réparation du TFC, le n°10 du PSG s'est joué des cinq défenseurs qui l'entouraient. Au prix d'un tour de passe-passe digne des plus grands illusionnistes, l'idole Rouge et Bleu a étourdi ses malheureux adversaires pour venir crucifier Alban Lafont. Un portier des Violets, qui dépité, se résigna à aller chercher pour la sixième fois de la soirée le ballon au fond des filets. Un score digne d'un set de tennis (6-2) qui vît, comme un symbole, le joueur formé à Sao Paulo ouvrir et conclure ce festival de buts (31', 90'). Une soirée magique pour les dizaines de milliers de fans venus immortaliser les premiers pas de Ney sur la pelouse de Paris. Mais un souvenir au contraire douloureux pour Pascal Dupraz, le coach de Toulouse, qui a su toutefois admirer le phénomène qui s'est produit sous ses yeux : «Neymar, c'est la classe à l'état pur. Il est facile. C'est rafraîchissant. Cela fait du bien pour le football.»