Plus de 50% de ces effectifs sont issus des autres wilayas de l'Est du pays, répartis sur 15 campus et encadrés par 4000 enseignants, selon les chiffres officiels. Pour le triptyque pédagogie, restauration et transport, présenté telle une équation difficile à réaliser il y a quelques années, l'administration affiche un satisfecit en la matière tant les infrastructures sont disponibles actuellement. L'hébergement est assuré à travers 24 résidences universitaires, comptabilisant 35000 chambres dont un excédent d'au moins 3600 lits. A rappeler que Constantine abrite une ville universitaire, la plus grande d'Afrique, avec une capacité d'accueil estimée à 52 000 places pédagogiques et 38 000 lits. La restauration, quant à elle, s'effectue à travers10 restaurants. Le parc roulant est composé de 500 bus, ce qui paraît conséquent, sauf que des centaines d'étudiants se plaignent de manque de navettes. C'est le cas des étudiants de la faculté de médecine, située au chalet des Pins. Ceux qui sont hébergés à la ville universitaire de Ali Mendjeli, soit à une trentaine de km, revendiquent davantage de transport entre le lieu de résidence, la faculté de médecine et le CHU «Nous sommes obligés de nous déplacer par nos propres moyens», nous-a-t-on affirmé. Les étudiants en 4e année médecine ont manifesté leur raz-le-bol l'année dernière. Ceux de cette année ont repris la même liste revendicative. Avant même la rentrée officielle, ils ont organisé une marche de protestation dans l'enceinte du CHU Ben Badis pour se faire entendre. Le vol du portable de l'une de leurs camarades à la porte de la faculté a ravivé le sentiment d'insécurité. Et ils l'ont fait savoir. C'était aussi l'occasion pour égrener un chapelet de doléances, dont la sécurité, le transport et les résultats des examens de rattrapages et les stages pour les étudiants en 3e année, entre autres. Mais ils ne sont pas les seuls à afficher leur désappointement. Les étudiants inscrits en première année doctorat au niveau de la même université Constantine 3 se sont heurtés, pour leur part, à moult désagréments. L'inscription électronique censée engendre un gain de temps et une célérité dans le traitement des dossiers s'est révélée un véritable casse-tête en raison d'une plateforme des moins apprêtées et accessibles. A l'inverse de ce qui est pratiqué dans l'ensemble des universités, c'est un procédé long et peu sûr auquel les étudiants concernés se sont confrontés. Il leur faudra passer par deux pages pour pouvoir accéder au lien qui leur livrera six pages à remplir et plusieurs documents à télécharger sans pour autant, une fois l'opération terminée, ils auront la confirmation de leur inscription. «Du temps et de l'énergie de perdus puisque la recherche est longue et pas du tout facile ; en définitive, il n'y a aucune garantie de l'inscription. Même les numéros disponibles sur le site pour information ne sont pas fonctionnels», selon certains d'entre eux. Une situation qui a incité le rectorat à revoir le procédé en question. «Le dépôt des dossiers se fera au niveau de l'administration en attendant de revoir le site électronique», nous a-t-on assuré auprès du rectorat.
LE MASTER DE LA COLÈRE Durant plusieurs jours, l'accès au campus «Zarzara» de l'université Constantine1 était bloqué. Ni personnel, ni les corps enseignant et étudiant n'ont eu la possibilité de franchir le portail d'entrée. Des dizaines d'étudiants ont protesté en érigeant des barricades avec des objets hétéroclites contre le rejet par l'administration de leurs dossiers d'inscription au Master I. «Nous sommes des licenciés en mathématiques et électro-technique, nous estimons que nous ouvrons droit au Master, mais l'administration nous en a privés. Les recours que nous avons introduits n'ont pas été pris en compte», affirment des protestataires dont bon nombre d'entre eux sont venus des plusieurs wilayas puisqu'il s'agit d'une post-graduation à caractère national. Les concernés qui ont brandi des banderoles revendicatives se sont dit spoliés de leur droit et que les textes réglementaires ont été bafoués. Face à quoi l'administration s'en défend. Pour la vice-rectrice de l'université, après expiration des délais de recours, les dossiers rejetés sont ceux qui ne correspondent pas aux critères de sélection. «Il y a une sélection basée sur les critères pédagogiques, mais nous devons tenir compte en parallèle des capacités d'accueil dont dispose l'université. Le caractère national du Master pose le problème de la remise à niveau, ce qui peut motiver certains rejets de candidatures», dira Nadia Ykhlef qui ajoutera : «Nous avons prolongé la période des recours et nous verrons ce que cela va livrer.» Cette semaine, le calme est revenu sur le campus. Mais peut-être pas pour longtemps. Des étudiants en génie civil ont annoncé un éventuel mouvement de contestation pour le même motif.