Son nom figure parmi les neuf dossiers que l'administration a rejetés pour des motifs divers et dont la majorité fait, ces jours-ci, l'objet de protestation. Ce n'est pas le cas cependant pour Abdelmalek Amellou dont le rejet n'a pas fait le bruit qu'a suscité sa candidature. Le FFS a été le parti qui a alerté sur son cas par la voix de son chef de groupe parlementaire, Chafaâ Bouiche, qui a saisi la tribune de l'APN. Le FFS avait qualifié la candidature de Abdelmalek Amellou de «crime contre l'Etat de droit». Le parti du RND avait réagi par la voix de son responsable local, considérant que cette candidature décriée remplissait les conditions légales. Dans une première étape, l'administration de la DRAG avait accepté la liste du RND pour l'APC d'Aït Rzine. Parmi les neuf dossiers qui viennent d'être rejetés, celui de Abdelmalek Amellou est le seul du RND, il l'a été certainement pour des motifs administratifs que l'on a sûrement reportés à l'article 79 de la loi organique 16/10 du 25 août 2016 qui énumère les conditions d'éligibilité. Au FFS, en tout cas, on se montre satisfait de ce rejet. Dans un communiqué, du 24 septembre dernier, signé par son premier secrétaire, Hadj Djilani, le FFS écrivait que «le 7 avril 1987 Ali Mécili, ex-officier de l'ALN, avocat et compagnon de lutte de Hocine Aït Ahmed, artisan du rapprochement et du dialogue entre Algériens pour la construction d'une alternative démocratique à la dictature, était assassiné à Paris par Abdelmalek Amellou, un proxénète et homme de main du régime». «Ce crime d'Etat est resté à ce jour impuni à cause de la raison et de la collusion des deux Etats, algérien et français, dans l'obstruction à la justice et la consécration de l'impunité», ajoutait le même communiqué. Le FFS, en informant qu'«aujourd'hui l'assassin de Mécili conduit la liste du RND aux prochaines élections locales, dans la commune d'Aït Rzine (Béjaïa)» a dénoncé «avec la plus grande fermeté cette consécration du crime et de l'impunité». Le parti considère que «l'assassinat d'Ali Mécili est un crime imprescriptible». La veuve du défunt, Annie Mécili, a, dans une lettre adressée au FFS, à l'occasion de la commémoration du trentième anniversaire de l'assassinat de son époux, déclaré que «de l'expulsion, en urgence absolue, en Algérie, de l'assassin Amellou, rendu à ses employeurs par un ministre français, à l'ordonnance de non-lieu confirmée par la Cour de cassation en novembre 2016, la Raison d'Etat n'a cessé d'imposer sa loi et l'Etat français a empêché la justice de s'accomplir». La veuve Mécili a réagi à la candidature de Abdelmalek Amellou en regrettant qu'«en Algérie, l'assassin ayant, quant à lui, suivi le cours de sa vie pendant que nous nous battions pour la vérité et la justice présente aujourd'hui, en pleine lumière, sa candidature à des élections locales». «Belle carrière pour un tueur. Mais quel déshonneur pour la France et pour l'Algérie», avait-elle écrit. Elle s'était dite sidérée «devant une telle réhabilitation» mais que «nous ne devons pas être accablés». Face à ces réactions promptes et frontales, il était devenu aventureux pour le parti d'Ahmed Ouyahia de maintenir sa tête de liste à Aït Rzine après le tollé qui a jeté l'opprobre sur cette candidature. Et il n'est pas exclu, à se fier à une source qui se confiait à nous, que c'est le candidat lui-même qui a préféré se retirer, cédant à la pression exercée par la dénonciation publique de sa candidature.