L'Opep devrait sans surprise maintenir son plafond de production à l'issue de la réunion qu'elle tiendra aujourd'hui à Vienne. Malgré la perspective d'une baisse de la demande mondiale en pétrole, la hausse des prix du baril ces derniers jours ne justifierait pas, aux yeux de l'opinion, une réduction de la production. D'ailleurs, le comité consultatif de l'OPEP va recommander de laisser inchangé le plafond de production, selon son président, le ministre iranien du pétrole. S'exprimant au nom de l'Algérie, le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, qui est aussi président en exercice de l'Opep, s'est dit hier à Vienne favorable à une réduction de la production vu les prévisions de baisse de la demande. D'autres ministres, à l'image de celui de l'Equateur ou de la Libye, ont prédit un maintien du plafond actuel de production. Bien avant la réunion d'aujourd'hui, Chakib Khelil avait déjà déclaré que l'Opep avait deux options, soit décider du maintien du plafond actuel de production, soit opérer une réduction. Mais ce qui est sûr, c'est que l'Opep ne comptait pas augmenter sa production. A la fin du mois de février, il avait déclaré à la presse que « si les raffineries demandent moins de brut à partir d'avril prochain, l'Opep fournira moins » et que « si nous ne sommes pas en mesure de vendre notre pétrole, alors nous ne fournirons pas davantage ». En fait, les pays membres de l'Opep ont toujours en mémoire la décision prise il y a plus de dix ans à Djakarta d'une augmentation de la production prise à la veille d'une crise financière et qui a fait chuter les prix du pétrole en dessous de 10 dollars le baril. Pour l'Agence internationale de l'énergie, le record du début des années 1980 a été battu puisque avec l'ajustement de l'inflation le record équivaut à 102,53 dollars. Le baril de pétrole a déjà dépassé ce seuil. Hier, le light sweet crude était coté à 102,40 dollars le baril en début d'après-midi à New York. Tandis que le brent était au-dessus des 100 dollars le baril.
