La région sahélo-saharienne fait la une de l'actualité, et cela depuis quelques années, avec ses guerres aujourd'hui réglées, les trafics en tout genre, les attaques terroristes, ouvrant même la voie à différentes formes d'ingérence qui ont fini par susciter la colère des pays de la région. Mais il était temps de dépasser ce simple constat, et cerner avec exactitude les maux dont souffre cette région du continent africain afin justement de les éradiquer. C'est à cet exercice que se sont livrés les ministres des Affaires étrangères de sept pays (Algérie, Burkina Faso, Libye, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad) avant de dégager ce qui tient lieu de programme de travail, laissant très peu d'espace au discours. Des actes, c'est-à-dire ce qu'il y a de mieux à faire pour aller de l'avant, et prendre en charge ces questions qui menacent l'espace sahélo-saharien. C'est ainsi que dans très peu de temps, quelques jours tout au plus, se réuniront à Alger les chefs d'état-major et les responsables de la lutte antiterroriste en ayant comme objectif de consolider et conforter la coopération régionale et donner une impulsion à la lutte antiterroriste. En fait, constatera-t-on, les sept pays ont décidé d'instaurer un dialogue de haut niveau, et de coordonner leurs efforts à l'effet de faire face à des fléaux qui n'épargnent aucun d'entre eux. Ils s'inscrivent aussi dans la logique développée par le Conseil de sécurité des Nations unies, et l'Union africaine. L'objectif, relèvera-t-on, n'est pas nouveau puisque les ministres des pays concernés ont convenu de la redynamisation des mécanismes de coopération bilatérale et régionale dans le domaine du maintien de la paix, la sécurité et du développement socioéconomique dans la région. Et s'ils parlent en ces termes, avec cette fois un plan de travail précis, c'est qu'il y a urgence avec une aggravation de la situation, et là il y a unanimité avec les appuis apportés par les organisations et pays non africains à la réunion d'Alger. S'ils ont décidé de prendre en charge eux-mêmes cette question, et pour plus d'efficacité, les Etats sahélo-sahariens ont aussi interpellé les membres de l'ONU sur la nécessité de respecter les résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU sur ces questions sensibles. Il ne faut plus que l'aide ou ce qui est considéré comme telle, se transforme en ingérence. Cela appelle une coordination mondiale, et un respect total de tous les engagements. Il est vrai que la question du Sahel a été abordée dans différents forums parfois maladroitement, mais souvent pour ne pas dire toujours, en l'absence des principaux concernés, c'est-à-dire les Etats de la région. Il était temps de reprendre les choses en main. C'est ce que vient de faire la réunion d'Alger.