Les enfants atteints d'autisme sont nombreux à Blida, alors qu'aucune infrastructure n'y est disponible pour assurer leur prise en charge. « On enregistre quotidiennement de nouveaux cas. Malheureusement, dans notre service de pédopsychiatrie, nous ne pouvons offrir à ces patients et à leurs parents que la consultation. Aucune infrastructure d'accueil n'existe pour la prise en charge de cette catégorie de patients. Les parents et leurs enfants se retrouvent ainsi seuls face à cette maladie », nous dira Dr Metahri, chef de service de pédopsychiatrie au CHU Frantz Fanon de Blida. Interrogée sur le nombre de malades autistes au niveau de Blida, notre interlocutrice avancera qu'il y aurait 4 enfants sur 10 000 qui sont touchés par cette pathologie. « Les chiffres ont tendance à ne pas, toutefois, représenter le nombre réel de malades. Cela, en sachant pertinemment que ce ne sont pas tous les parents qui peuvent reconnaître la maladie chez leurs enfants », expliquera-t-elle. Notons que l'autisme est une pathologie due à une anomalie du développement neurologique pendant la période de maturation du cerveau, soit durant l'enfance. Selon les spécialistes, on peut reconnaître la maladie par des troubles du comportement chez l'enfant, tels que l'automutilation, l'isolement ou même l'agressivité. « Nous avons proposé, lors de la journée nationale des handicapés, coïncidant avec le 14 mars de chaque année, d'introduire des psychologues au niveau des crèches afin de mieux diagnostiquer la maladie chez les enfants », nous a fait savoir un cadre à la DAS de Blida. Cela dit, les autistes ne sont point les seuls à souffrir de la solitude face à leur maladie. En effet, plusieurs handicapés se voient livrés à leur triste sort. On citera, à titre d'exemple, les inadaptés mentaux, dont le nombre ne cesse d'augmenter. Le centre médico-pédagogique pour enfants inadaptés mentaux de Bouinan souffre d'ailleurs d'un sérieux problème de surcharge. Cette structure reçoit plus de 217 enfants au quotidien, au moment où sa capacité réelle ne dépasse pas les 80 enfants. Les responsables de ce centre ne savent plus comment réagir face au nombre croissant de ces cas. Ils sont souvent obligés d'orienter les patients vers d'autres centres similaires au niveau d'Alger. L'étude spécifique qu'avait demandé d'établir Djamel Ould Abbès, ministre de la Solidarité nationale et de la Communauté algérienne établie à l'étranger, pour trouver une solution à ce problème, est restée au stade de l'intention. Même son engagement à assurer la disponibilité de bus pour transporter ces malades vers les différents centres de la capitale est resté au stade des promesses. « Les inadaptés mentaux qui n'ont pas trouvé de places au niveau du centre de Bouinan peuvent être pris en charge dans des centres appropriés au niveau de la capitale. Un bus assurera au quotidien leur transport », avait pourtant promis le ministre aux familles de ces malades, lors de sa dernière visite à Blida, laquelle date de plusieurs mois déjà ! Signalons enfin que la wilaya de Blida compte plus de 22 129 handicapés, dont près de 9000 sont atteints de pathologie mentale paralysante et près de 8000 sont des handicapés moteurs. Ces chiffres alarmants rendent compte de la nécessité d'assurer à cette frange de la société une réelle et efficace prise en charge.