Après les enseignants, les corps communs de l'éducation se joignent à la protestation. Bien qu'ils écartent, pour l'heure, l'éventualité d'une grève, les travailleurs affiliés au Syndicat national des corps communs et ouvriers professionnels de l'Education nationale (SNCCOPEN) commencent à rassembler leurs troupes. Le président du syndicat, M. Bahari, dit avoir adressé une lettre de doléances au ministère de l'Education, au Premier ministre, aux présidents des groupes parlementaires pour protester contre « l'injustice flagrante » qu'ils subissent. Ils s'insurgent notamment contre le décret exécutif 08 315 qui, d'après leurs dires, noie les corps communs dans la Fonction publique de façon « irréfléchie » et réclament le statut « d'éducateur ». « Il est aberrant de continuer à noyer les corps spécifiques de l'éducation dans les autres corps de la Fonction publique. Les responsabilités et les missions assignées aux uns et aux autres ne sont pas les mêmes. Les premiers font un travail pédagogique tandis que les seconds exécutent un travail purement pédagogique », se plaint M. Bahari. Le syndicat des corps communs de l'éducation réclame également la révision de quatre primes essentielles : il s'agit de la prime de danger, nécessaire aux laborantins qui manipulent des produits chimiques, la prime de transport ainsi que la prime de service permanent. Le syndicat trouve, par ailleurs, « illogique le fait de ne pas percevoir la prime du sud alors que d'autres corps la reçoivent ». « L'équipe administrative des établissements scolaires est étoffée par la présence des corps communs qui participent avec force et abnégation à l'éducation de nos élèves », écrivent-ils dans un communiqué adressé à notre rédaction, en soulignant que certains travailleurs administratifs touchent à peine 13 000 DA par mois. Le syndicat se dit ouvert au dialogue. M. Bahari espère que les travailleurs de l'éducation n'auront pas à aller jusqu'à entamer des mouvements de protestation pour faire valoir leurs « droits ».