Réuni hier à Alger, le bureau politique de cette formation, présidée par l'ancien chef du gouvernement, Ali Benflis, dénonce les nombreux dépassements enregistrés lors de ce scrutin, dont le «bourrage des urnes» et «la falsification des procès-verbaux des élections», qui, selon la même source, ne feront qu'augmenter le sentiment de défiance chez les électeurs. «Ces élections ont été entachées de fraude, d'irrégularités, de dépassements et de dérapages, de faits avérés de bourrage d'urnes et de falsifications de procès-verbaux, de manipulation du taux de participation, d'affrontements, y compris entre des cercles du pouvoir, en concurrence dans l'optique de l'échéance présidentielle», estime ce parti dans un communiqué rendu public. Relevant les contestations de la quasi-totalité des partis ayant pris part à cette joute, Talaie El Hourriyet précise que l'abstention massive enregistrée et les conditions dans lesquelles se sont tenues les élections «ont entamé la légitimité des assemblées locales». «A travers ce scrutin, le pouvoir en place a montré, une fois de plus, qu'il n'est pas prêt à céder la moindre parcelle de son hégémonie sur toutes les institutions du pays, y compris au niveau local, hégémonie construite sur des coups de force», dénonce encore Talaie El Hourriyet qui exige «une refonte totale du système électoral, en amont et en aval». Dans la foulée, le parti réitère l'appel à la mise en place d'une commission réellement indépendante en charge de l'organisation et de la supervision des élections qui pourra garantir des scrutins propres et transparents dans notre pays. Selon la même source, «les élections en Algérie ne sont pas un instrument au service de l'alternance au pouvoir». «Organisées et conduites par un appareil politico-administratif aux ordres, bien rodé dans la mission du maintien du statu quo, les élections locales ont permis au pouvoir en place de consolider son emprise sur les institutions du pays en détournant la volonté populaire, et de dessiner le paysage politique qui lui convient en vue des prochaines échéances électorales», condamne encore le parti. Revenant sur le contenu du projet de loi de finances 2018 adopté, la semaine dernière par l'APN, Talaie El Hourriyet exprime «son extrême préoccupation de la détérioration continue de l'économie nationale» et déplore l'échec des gouvernements qui se sont succédé, durant ces trois dernières années, à élaborer des politiques en mesure de faire face à la crise économique et financière. «Cette loi s'inscrit dans une perspective politique, celle de l'échéance 2019», lit-on dans le même communiqué. Cette loi, lit-on dans le même document, est «fondée sur une approche comptable, et elle fait fi de tous les dysfonctionnements structurels de l'économie algérienne». «Elle consacre l'abandon du ‘Nouveau Modèle de Croissance' sans explication et sans aucune évaluation préalable», ajoute-t-on, critiquant, au passage, le recours à la planche à billets et l'absence de réformes structurelles annoncées. «Le gouvernement fait montre d'une absence de volonté politique d'engager des réformes structurelles au risque de déstabiliser son système clientéliste de redistribution de la rente. Le renvoi, à plus tard, des réformes structurelles est une entrave sérieuse à la diversification économique», déplore cette formation.