Le parti d'Ali Benflis, Talaie El Houriyet, n'a pas encore tranché la question de sa participation ou non aux élections législatives du mois de mai 2017. Ayant dénoncé avec acharnement les dispositions de la nouvelle loi électorale, ce parti, agréé en 2015, préfère attendre. Le bureau politique du parti a, lors de sa réunion mensuelle, abordé le sujet et les modalités de préparation de sa décision. Elle doit être fixée au mois de janvier 2017. Cette instance, selon un communiqué sanctionnant sa réunion, a insisté «sur la nécessité du caractère démocratique que devra prendre cette décision au moyen d'une large consultation des structures locales du parti et d'un débat ouvert et transparent au sein de ses structures dirigeantes». Elle a décidé d'engager une large consultation qui sera conduite avec les bureaux communaux et territoriaux élus du parti. «Il appartiendra au président du parti de déterminer la forme et les modalités de cette consultation», précise le communiqué, ajoutant que le secrétariat national est chargé de produire une étude sur les conditions politiques, institutionnelles et juridiques dans lesquelles sont appelées à se tenir les futures échéances électorales. «Le comité central sera convoqué par le président du parti dans le courant de la première moitié du mois de janvier 2017, à l'effet de délibérer de la position du parti quant aux futures échéances électorales et prendre sa décision sur ce sujet», souligne le même document. Lors de sa réunion, le BP du parti de l'ancien chef de gouvernement a évoqué les questions économiques, politiques et sociales d'actualité. Il a mis l'accent sur «la réalité d'une impasse politique totale que nourrit une crise de régime avérée» et qui «met le pays dans les conditions les moins propices à la prise en charge et au traitement de la crise socio-économique d'une extrême gravité à laquelle il est confronté». «Plus de deux années après le déclenchement de cette crise, la gouvernance en place a fait l'abondante démonstration de ce qu'elle n'est pas à la hauteur de l'ampleur et de la sensibilité de cette crise, de ce que la volonté et le courage politique, qu'elle exige, lui font défaut et de ce que le système politique en place et l'état de dégradation avancé dans lequel il se trouve sont en eux-mêmes des obstacles majeurs à la croissance économique et au développement social du pays», souligne le parti. Cela avant d'exprimer son étonnement «quant à l'opacité totale avec laquelle les pouvoirs publics continuent à entourer le nouveau modèle de croissance». Pour le parti de Benflis, le contenu réel du nouveau modèle de croissance semble compter parmi les secrets d'Etat les mieux gardés. Il a déploré la persistance de la gouvernance actuelle à privilégier une approche purement comptable de la crise économique «sans l'adosser à un traitement structurel des profonds dysfonctionnements de l'économie nationale qui trouvent leur origine dans le système politique lui-même et dans sa nature rentière, clientéliste, népotique et prédatrice de la richesse nationale». Le BP de Talaie El Houriyet estime que la gouvernance en place semble continuer à céder à la facilité du renforcement de la pression fiscale sur les catégories sociales les plus défavorisées.