Les fuites d'eau sur le réseau d'AEP de plusieurs communes de la wilaya de Bouira ne cessent de se multiplier. «Durant le mois d'octobre dernier, nous avons enregistré 629 fuites, dont 617 ont été réparées. Le coût de ces interventions est énorme», dira Hakim Lacen, chef du département exploitation au niveau de l'ADE de Bouira. Ce nombre important de fuites est dû à la vétusté des réseaux d'AEP dans plusieurs communes, notamment celles raccordées récemment au système des grands transferts d'eau à partir des deux barrages hydrauliques de Tilesdit, à l'est de la wilaya, et de Koudiet Asserdoun, à l'ouest. Les canalisations éclatent sous l'effet de la forte pression de l'eau. Malheureusement, les projets de réhabilitation, attendus depuis des années, n'ont été accordés que lors de la semaine en cours dans le cadre des PSD. Les trois communes bénéficiaires sont Chorfa, Ath Mansour et Ahnif, toutes situées dans l'est de la wilaya. En revanche, une fois entamés, ces travaux de réhabilitation causeront d'énormes dégâts sur les réseaux routiers. Ainsi, d'autres enveloppes financières devraient être dégagées pour réparer les dommages. Ce qui démontre le manque de vision des pouvoirs publics et la planification anarchique des projets. «Dès que la gestion de la distribution de l'eau potable d'une commune est transférée à l'ADE, on s'aperçoit que les réseaux existants sont défaillants. Nous faisons toujours face à de multiples problèmes. C'est ce que nous avons constaté à Aghbalou, Ath Mansour, Aïn Turk et autres. Les APC ne disposent même pas de cartes de leurs réseaux AEP. Même celle du chef-lieu de Bouira, c'est nous qui l'avons élaborée après des années de travail», déplore notre interlocuteur qui promet d'agir pour régler les dommages sur les réseaux. «Ce n'est que progressivement que nous avons pu répérer la plupart des fuites dans la ville de Bouira. C'est ce que nous allons faire dans les autres municipalités. Notre direction a bénéficié récemment d'un géoradar. Cet équipement facilite la détection des fuites dans les profondeurs avec précision». Par ailleurs, le manque de communication et de coordination entre l'ADE, les APC et les autres directions de différents secteurs est à l'origine de sérieux problèmes. A titre d'exemple, lors de l'aménagement d'un tronçon de la RN5, à Erriche, au nord-ouest du chef-lieu de Bouira, plusieurs couches de tout-venant ont été entassées sur le passage d'une grande conduite d'AEP. Quelque temps après, une énorme fuite s'est déclarée. Elle a été repérée à une profondeur de 10 mètres. Sa réparation a pris 3 jours de travaux intensifs et une mobilisation d'énormes moyens matériels. La semaine dernière aussi, une coupure de l'eau potable qui a duré 5 jours a touché toute la commune de M'Chedallah et ses environs. En cause, la rupture d'une conduite principale dans un ravin à Imri, dans la municipalité de Saharidj, à l'est de Bouira. Toutes les tentatives des entreprises chargées de la réparation ont été vaines. La situation n'a été rétablie qu'après l'arrivée des engins de l'ADE de la wilaya de Tizi Ouzou.