Des représentants de la corporation agricole attribuent cette situation désastreuse à l'absence de mise en valeur ou d'abandon de milliers d'hectares de terres agricoles dans la plaine du Cheliff. «Des vergers agrumicoles ont été arrachés et non remplacés et d'autres surfaces sont laissées en jachère depuis des décennies», déplorent amèrement nos interlocuteurs. Ils dénoncent également le mauvais état du réseau d'irrigation en plusieurs endroits de la plaine du Cheliff, notamment à Ard El Beidha. Pourtant, de grands projets d'irrigation ont été mis en œuvre durant les années 90 dans la partie ouest de Chlef desservie par le barrage de Sidi Yacoub, avant d'être étendus au vaste périmètre d'Oued Fodda et de Bir Saf Saf, à l'est de la wilaya. Cette dernière opération a touché en particulier la plaine de Yessria, d'une superficie de plus de 5000 ha, longtemps affectée par les crues de l'oued Cheliff, en raison de l'envasement du barrage d'El Berihine. Cependant, lesdits investissements, qui ont coûté plus de 500 milliards de centimes, n'ont pas encore été mis en service. Ils seront, nous dit-on, opérationnels progressivement dès le lancement de la prochaine campagne d'irrigation prévue au mois de mai. Le nouveau réseau d'irrigation s'étend sur les terres situées dans les cinq communes d'Oued Fodda, El Karimia, Harchoune, Medjadja et Oum El Drou. Mais cela, à en croire des spécialistes, n'aura pas d'impact dans l'immédiat sur les agriculteurs, car le potentiel agricole de la région reste largement sous-exploité.