L'adhésion aux termes de l'accord est ainsi passée de 125% en novembre à 128%, en décembre 2017, selon les résultats d'un sondage publié par Reuters. Le taux de conformité a été renforcé notamment par les Emirats arabes unis, qui ont pour la première fois, depuis l'entrée en vigueur de l'accord en janvier 2017, atteint leur objectif, rejoignant ainsi l'Arabie Saoudite et le Koweït. Les différentes sources interrogées par Reuters ne révélaient globalement aucun dépassement de la part des pays signataires de l'accord qui ne cherchent pas à pomper plus de pétrole dans le sillage de la hausse des prix, ou à remplacer la baisse de la production au Venezuela en pleine crise économique. Si par le passé, le déclin de la conformité vis-à-vis des accords avait nettement réduit l'efficacité des décisions de l'Opep, il est à noter que depuis l'accord d'Alger paraphé en 2016, les exportateurs de pétrole vont crescendo dans leur volonté de respecter les coupes décidées par l'Opep et ses alliés et contribuer à rééquilibrer le marché. Dans ce cadre, le premier exportateur de l'Opep, l'Arabie Saoudite, a réduit sa production de 60 000 barils par jour, selon le sondage de Reuters qui indique une baisse régulière des exportations et une réduction du raffinage, ce qui réduit l'offre de l'OPEP. Les Emirats arabes unis, qui assurent depuis peu la présidence de l'OPEP, ont encore réduit leur production, atteignant leur plus haut niveau d'adhésion, selon les enquêtes de Reuters. Le pays était jusque-là à la traîne en matière de conformité, par rapport notamment à l'Arabie Saoudite. Par ailleurs, la production libyenne a reculé de 30 000 b/j, entravée par des dommages causés à un pipeline lors d'une attaque terroriste et des pannes techniques. Du côté du Venezuela où l'industrie pétrolière est privée de fonds, en raison d'un manque de liquidités, la production de pétrole est tombée en deçà de son objectif tracé dans le cadre de l'accord de l'Opep. Les exportations et la production des raffineries ont toutes deux diminué en décembre. Cependant le Nigeria figure parmi les pays affichant la plus forte hausse de production. Les exportations nigérianes ont ainsi atteint en décembre leur plus haut niveau en 21 mois, bien que les livraisons aient été inférieures à ce niveau. La seconde plus importante hausse a été constatée en Irak. Une poussée des exportations du sud de l'Irak a atteint le record de 3,55 millions de barils de pétrole par jour, en décembre, compensant largement les expéditions relativement faibles en provenance du nord, selon l'enquête de Reuters. La production dans le nord de l'Irak est toujours en baisse après avoir chuté à la mi-octobre lorsque les forces irakiennes ont repris le contrôle des champs pétroliers aux combattants kurdes qui s'y trouvaient depuis 2014. Cela a eu pour effet secondaire de renforcer la conformité irakienne. Il est à rappeler que l'Organisation des pays exportateurs de pétrole a décidé de réduire sa production d'environ 1,2 million de barils par jour, dans le cadre d'un accord avec la Russie et d'autres producteurs non membres de l'OPEP. Le pacte se poursuivra jusqu'à la fin de 2018.