«Toutes les technologies renouvelables seront compétitives par rapport aux énergies fossiles en 2020», souligne l'Agence, précisant que les coûts moyens des renouvelables devraient atteindre entre 3 et 10 dollars le Mégawattheure (MWh), en fonction des technologies (éolien, solaire, géothermie ou biomasse), alors que les énergies fossiles affichent des coûts entre 5 et 17 dollars le MWh. Selon l'étude en question, les coûts moyens des nouveaux projets de parcs d'éolien terrestre et de centrales solaires ont fluctué, en 2017 déjà, entre 6 et 10 dollars le MWh, avec plusieurs records en dessous de cette moyenne, comme cela a été le cas aux Emirats arabes unis, au Chili, au Mexique et au Pérou dans le solaire, souligne l'Irena, affirmant que dans l'éolien, «des projets sont déjà régulièrement mis en service avec un coût de 4 dollars le MWh». Pour le directeur général de l'Irena, Adnan Z. Amin, les baisses de coûts s'expliquent par l'amélioration constante des technologies, mais aussi par la concurrence qui s'accentue, avec de nombreuses entreprises qui développent des projets d'énergies renouvelables. «Se tourner vers les renouvelables n'est plus simplement une décision faite au nom de l'environnement mais, de plus en plus largement, une décision économique intelligente», fait remarquer M. Adnan. Et de préciser : «Les meilleurs projets, éolien terrestre et solaire, pourraient ainsi produire une électricité à un coût de 3 dollars le MWh, voire moins dans les deux prochaines années, et cette baisse des coûts s'observe aussi pour les autres énergies renouvelables.» Une aubaine pour l'Algérie L'an dernier, des projets dans la géothermie, la biomasse ou l'hydroélectricité se sont développés avec des coûts autour de 7 dollars le MWh. Le solaire à concentration et l'éolien en mer font également des progrès et certains projets, qui seront mis en service d'ici 2020 et 2022, coûteront entre 6 et 10 dollars le MWh, prévoit l'Irena. En Algérie, l'intégration des énergies renouvelables dans le mix énergétique national constitue un enjeu majeur dans la perspective de préservation des ressources fossiles, de diversification des filières de production de l'électricité et de contribution au développement durable. Un programme visant à réaliser 22 000 MW d'énergies, à l'horizon 2030, a été arrêté par les pouvoirs publics pour atteindre une part de renouvelables de près de 27% dans le bilan national de production d'électricité. Un mégaprojet pour la production de 4050 MW d'électricité en énergie solaire a été annoncé en décembre 2016, et un appel d'offres allait être lancé en avril 2017. Cependant, en raison de sa taille trop importante et des coûts qu'il pourrait engendrer, le gouvernement a décidé de surseoir à ce projet en optant pour des projets de taille modeste, n'excédant pas les 500 MW, avec l'implication des entreprises algériennes qui se voient en mesure de se lancer efficacement dans le domaine des énergies renouvelables. A ce propos, le Forum des chefs d'entreprise (FCE) et Sonatrach organiseront, mercredi prochain à Alger, une rencontre de trois jours sur le thème «Réussir la stratégie nationale de transition énergétique à l'horizon 2030». Parmi les objectifs assignés à cette rencontre : inciter le patronat à investir dans le secteur.