Du lundi 29 au mercredi 31, le Haut conseil islamique organise un colloque international sur l'Islam et les sciences rationnelles. Une occasion de faire le point sur les polémiques des dernières semaines avec Cheikh Bouamrane, son président. Vous organisez la semaine prochaine un colloque sur l'Islam et les sciences rationnelles. Cette manifestation vise-t-elle à réconcilier les musulmans avec la science ? Chaque année, le Haut conseil islamique organise un colloque international sur un thème important. Ces colloques invitent des chercheurs et des savants aussi bien nationaux qu'étrangers. Nous avons choisi cette année le thème de l'Islam et les sciences rationnelles entre hier et aujourd'hui pour montrer que les sociétés musulmanes ont apporté leur contribution aux sciences universelles. Il en est ainsi de la médecine, des mathématiques, de la chimie, de l'astronomie, de la philosophie, de l'histoire… malgré les moments d'éclipse qu'elles ont connus dans leur histoire. Il faut dire que les sciences rationnelles trouvent leur fondement dans le Coran qui invite les croyants dans plusieurs de ses versets à étudier les merveilles de l'univers, à faire des recherches sur les phénomènes naturels, à se servir de leur raison et à méditer sur les signes de Dieu. Très tôt, les musulmans ont fait la distinction entre les sciences traditionnelles (naqliyya) qui sont les sciences religieuses et les sciences rationnelles (aqliyya). Depuis la renaissance du monde musulman (nahda), les savants musulmans ont repris leur place dans le monde actuel au développement pour lequel ils œuvrent. A titre indicatif, nous allons parler du regretté et éminent savant pakistanais Abdussalam qui a reçu le prix Nobel pour ses travaux sur la physique nucléaire ainsi que d'autres savants actuels dans différentes disciplines, comme Bruno Abdelwahid Guiderdoni dans l'astronomie, les professeurs Zerhouni et Senhadji dans la médecine, le Pr Abdelkader Khan, le père de la bombe atomique pakistanaise… Vous vous êtes déclaré pour le maintien de la peine de morts, alors que d'autres mènent une campagne pour son abolition, dont la porte-parole du Parti des travailleurs… Le Haut conseil islamique a critiqué une position tendant à ne plus faire état du texte coranique relatif à la peine de mort. En effet, le Coran est explicite à ce sujet puisque plusieurs versets en font référence : sourates (S2, v.178-179-194), (S5, v.44-45), (S16. v126), (S33. V36). Le Haut conseil islamique a donné son opinion en réservant cette peine aux cas extrêmes, lorsqu'il y a préméditation délibérée. En dehors de ces cas, les tribunaux sont compétents pour examiner les circonstances exactes et rendre une sentence appropriée. Il a rappelé aussi que les familles des victimes ont le droit de pardonner, comme le stipule le Coran. Des rapports de certaines organisations internationales parlent des restrictions que subissent les non-musulmans dans leur pratique religieuse. Qu'en pensez-vous ? Cela fait des années que nous entendons certaines organisations appartenant à la même source parler de restrictions à la pratique religieuse des non-musulmans. Mais la réalité est toute autre. Les minorités religieuses présentes dans notre pays sont libres d'exercer leur culte sans aucune restriction, à condition d'agir dans la transparence et dans le cadre des lois du pays. Il en est ainsi pour les musulmans qui vivent en minorité dans les pays d'accueil. Les organisations qui parlent de restrictions à la pratique religieuse des non-musulmans parlent-elles des restrictions auxquelles sont astreints les musulmans dans d'autres pays ?