En Algérie, par exemple, dans la région constantinoise spécifiquement, près de 63% de la population est contre la consommation de riz transgénique. 71% rejettent carrément la viande d'un animal nourri avec des OGM. Les Egyptiens ne sont pas moins résistants, car, selon les mêmes données, 60% refusent ces aliments génétiquement modifiés (GM), 51,6% sont contre la culture des OGM, 64% pensent que les OGM affectent la santé humaine et 40% croient que les aliments GM sont nocifs pour l'environnement. En Arabie Saoudite, 73% des consommateurs refusent de prendre quotidiennement des aliments GM et 73% pensent que les aliments génétiquement modifiés ne sont pas étiquetés de façon adéquate sur le marché. Mais derrière cette opposition relative, la problématique de la divulgation de ces produits dans les marchandises importées par les pays du MENA reste entière. Selon une étude de Master, réalisée par Hassiba Moubri de l'université de Constantine, intitulée : «Technique de détection des OGM dans les aliments», il est noté qu' «actuellement, il n'y a pas de réglementation sur l'étiquetage OGM pour contrôler les aliments génétiquement modifiés dans presque tous les pays de la région MENA. Il n'y a que l'Arabie Saoudite qui a édicté une loi pour l'étiquetage obligatoire des aliments GM au seuil de 0,9%-1%, la Jordanie et la Tunisie ont promulgué des lois pour l'étiquetage obligatoire de certains aliments GM, mais avec de nombreuses exceptions». Malgré la signature du Protocole de Carthagène de biodiversité, qui contient des mesures générales de sécurité pour un meilleur contrôle des OGM, ces pays du MENA n'ont pas encore commencé à mettre en œuvre ses recommandations. Pourtant, ces mêmes pays importeraient leurs produits agricoles et alimentaires à partir des pays producteurs d'OGM. Ce qui augmente fortement les probabilités d'introduction des ces cultures génétiquement modifiées dans la région. Dans ce contexte et à travers ce mémoire, Hassiba Moubri s'est fixé pour objectif de faire une synthèse sur les principales avancées réalisées dans le domaine d'étiquetage, d'emballage et de pénétration de ces produits génétiquement modifiés et de présenter son essai de détection de la présence éventuelle des OGM sur le marché local. Pour ce faire, elle a utilisé la technique d'analyse par amplification et fait une synthèse des méthodes de détection dans le contexte du projet d'harmonisation des techniques de détection des OGM dans la région MENA. L'autre objectif plus global est de construire un réseau MENA de laboratoires spécialisés dans les essais d'OGM, ce qui permettra en premier lieu aux labos de maîtriser ces techniques validées par le JRC (le Centre commun de recherche scientifique et technique de l'Union européenne). Pour arriver à ses fins, l'étudiante a utilisé la méthode d'analyse par amplification, ainsi que celle qui consiste en l'extraction d'ADN d'un matériau biologique. Pour ce qui est des produits testés, l'étude s'est intéressée au maïs, au riz et au soja. En conclusion, l'étudiante révèle que les résultats «ont montré que parmi les échantillons que nous avons étudiés, il y a probablement une présence de modification génétique sur un des échantillons, car les éléments régulateurs d'une construction génétique typique d'un organisme génétiquement modifié à été détecté, que ce soit pour le promoteur P35S, ou pour le Terminteur Tnos». Face à cette conclusion, Hassiba Moubri recommande d'améliorer la qualité des tests pour une meilleure fiabilité et sa reproductivité. Car, l'identification des OGM est un processus de plus en plus long et complexe, rendant la traçabilité toujours plus compliquée. Le développement et le déploiement des cultures génétiquement modifiées sont en constante augmentation, la culture de ces dernières a augmenté à la fois en termes de superficie des terres cultivées et en termes de diversification des traits agronomiques. «Selon le dernier rapport de l'ISAAA de 2014, 25 pays avaient planté des cultures GM, alors que 30 autres pays avaient accordé les autorisations réglementaires pour leur importation pour l'alimentation humaine, au total 181,5 millions d'hectares de plantation d'OGM», note l'étudiante. L'approbation et l'introduction sur le marché des cultures génétiquement modifiées et de leurs aliments dérivés sont réglementées dans différents pays par des cadres juridiques respectifs. Ces cadres juridiques s'appuient sur un étiquetage volontaire et une traçabilité crédible. Il convient de rappeler que les organismes génétiquement modifiés (OGM) représentent une composante importante du marché mondial de l'alimentation humaine et animale, le taux de croissance des cultures génétiquement modifiées cultivées a augmenté de plus de 10% par an et a atteint 181,5 millions d'hectares dans le monde. Parallèlement à ce développement rapide des cultures GM, le public est toujours préoccupé par les risques potentiels des plantes GM et leurs dérivées. De ce fait, une législation d'application a été mise en place pour vérifier la conformité avec les réglementations locales, afin de donner le libre choix aux consommateurs. Cette réglementation n'est néanmoins pas toujours appliquée, ce qui crée chez les consommateurs un profond doute et une non-crédibilité quant aux produits importés, tels que le maïs, le soja et le riz. L'utilisation d'organismes génétiquement modifiés et leurs dérivés dans la chaîne alimentaire doit être soumise à une réglementation stricte et l'étiquetage des aliments doit être obligatoire. Par conséquent, la mise au point de méthodes fiables pour la détection des OGM, leurs identification, quantification et traçabilité sont devenues de plus en plus importantes. Afin d'exécuter ces règlements sur l'étiquetage des OGM, il est essentiel de développer et de standardiser de façon efficace et crédible les méthodes d'analyse pour le contrôle du contenu GM dans les produits alimentaires, ainsi que dans les aliments pour animaux.