Huit assaillants ont en outre été tués pendant ces attaques, a précisé cette source. Un précédent bilan, établi vendredi par des sources sécuritaires françaises, faisait état d'au moins 28 morts. La piste djihadiste semblait la plus évidente, mais le gouvernement n'exclut pas, à mots couverts, une responsabilité de personnes liées au putsch manqué de 2015 contre le successeur de l'ancien dirigeant Blaise Compaoré. «Il s'agit d'une attaque terroriste, liée à un courant ou un autre (…) des mouvements terroristes dans le Sahel», «ou à d'autres acteurs qui sont pour une déstabilisation ou une situation de blocage de notre avancée démocratique», a déclaré hier le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement burkinabè, Remis Fulgance Dandjinou. L'ex-président Compaoré a été chassé par un soulèvement populaire en octobre 2014 après 27 ans au pouvoir. Deux personnes ont été interpellées près de l'état-major, a indiqué une source sécuritaire, sans plus de précisions. Vendredi, le ministre de la Sécurité, Clément Sawadogo, a déclaré que l'attentat visait «peut-être» une réunion militaire de la force multinationale antidjihadiste du G5-Sahel (Mali, Burkina, Niger, Tchad et Mauritanie), qui devait se tenir dans une salle, mais qui a été dévastée par l'explosion d'une voiture piégée. Le Burkina Faso est la cible depuis 2015 d'attaques djihadistes dans le Nord, proche du Mali, et d'attentats dans la capitale Ouagadougou. Un bilan officiel fait état de 133 morts en 80 attaques. Le groupe djihadiste Ansarul Islam a revendiqué plusieurs attaques contre l'armée burkinabè, dont une qui a fait 12 morts dans les rangs des militaires en décembre 2016 à Nassoumbou. Le nord du Mali est tombé en 2012 sous la coupe de groupes djihadistes liés à Al Qaîda, qui ont été chassés par une intervention militaire française en janvier 2013. Mais des zones entières du Mali échappent encore au contrôle des forces maliennes, française et de l'Organisation des Nations unies (ONU), régulièrement visées par des attaques. Et ces attaques se sont étendues au Burkina Faso et au Niger. Une force baptisée G5 Sahel a été constituée pour lutter contre les groupes djihadistes actifs au Sahel. Le 15 janvier 2016, trente personnes, majoritairement des Occidentaux, ont été tuées et 71 blessées lors d'un raid djihadiste contre l'hôtel Splendid et le restaurant Cappuccino à Ouagadougou. Il a été revendiqué par Al Qaîda au Maghreb slamique (Aqmi), qui l'a attribué au groupe Al Mourabitoune de Mokhtar Belmokhtar. Le 13 août 2017, deux assaillants ont ouvert le feu sur un café-restaurant, le Aziz Istanbul, situé sur la principale avenue de la capitale, faisant 19 morts (10 Burkinabè et 9 étrangers), ainsi que 21 blessés. Cette fois l'attaque n'a pas été revendiquée.