Le ministère de l'Industrie et de la Promotion des investissements a précisé hier les missions des structures du Plan national de développement des industries agroalimentaires (PNDIAA) adopté la semaine dernière lors d'assises nationales. Mohamed Bacha, directeur général de l'Intelligence économique, des études et de la prospective, a affirmé lors d'un briefing à l'attention de la presse nationale que ces structures seront mises en place d'ici fin 2010. « Nous souhaitons que les premières décisions soient prises par le gouvernement dans les prochaines semaines, notamment la création d'un conseil national des IAA qui permettra de sortir avec un plan opérationnel. Le rôle de l'Etat doit être revu (un rôle d'appui et de motivation). Il s'agit aussi de la création d'un fonds de soutien aux IAA d'une dotation initiale de 50 milliards de dinars. Il interviendra principalement pour soutenir des projets industriels structurants, des projets commerciaux à l'export, financer ou cofinancer des projets d'innovation portés conjointement par des entreprises, des laboratoires et des centres universitaires et la mise en place de technopôles dédiés aux IAA », a-t-il dit. Il « n'accordera pas de subventions », mais veillera à la signature de contrats de performance avec les agriculteurs et les industriels. Un centre technique industriel des IAA (CTI) interviendra dans le cadre d'un appui de l'Organisation des Nations unies pour le développement industriel (ONUDI) dans l'objectif d'améliorer la compétitivité du secteur agro-industriel, de gérer sa mise à niveau et de monter des pôles de compétitivité et d'excellence. Le PNDIAA a pour principal objectif d'accroître de 10 points la contribution des IAA dans le PIB industriel, en la faisant passer de 50% en 2009 à 60% en 2014 et réaliser au moins 5000 contrats industriels-agriculteurs par an. Le but est de moderniser 500 entreprises à travers des partenariats et créer des entreprises qui ont un impact sur la production nationale et s'insèrent dans un processus d'exportation. Dans ce contexte, il est prévu la mise en place de 5 consortiums d'exportation à l'horizon 2014. Les industries agroalimentaires figurent parmi les secteurs les plus dynamiques de l'économie algérienne. Les économistes notent l'importance grandissante de ces industries tant du point de vue de la création des richesses que de leur participation active à l'alimentation des populations. Le récent dynamisme des IAA en Algérie est perceptible à travers la part de plus en plus dominante du secteur privé dans la production et la valeur ajoutée. Le marché des produits agroalimentaires en Algérie présente des spécificités structurelles : la consommation alimentaire capte 45% du budget des ménages, la dispersion des circuits de distribution (très grand nombre d'épiceries et de petites surfaces en libre service) rend le pouvoir de négociation des entreprises agroalimentaires relativement fort et la concurrence entre ces dernières se situe de plus en plus dans la sphère privée. Celle-ci doit faire face à la concurrence des produits importés, réputés pour leur qualité.