Photo : S. Zoheir Par Salah Benreguia Le Programme de développement national des industries agroalimentaires (PNIAA) sera opérationnel avant la fin de l'année en cours pour s'étaler jusqu'en 2014. La démarche adoptée par les pouvoirs publics sera élargie à dix autres activités industrielles, notamment celles retenues par ladite stratégie, et ce, par l'élaboration de documents de stratégie spécifiques à chacun d'eux. C'est ce qu'a indiqué hier le ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements lors de son allocution d'ouverture des premières assises nationales de développement des industries agroalimentaires (IAA) qui se tiennent depuis hier à la résidence El Mithak. Devant un parterre de cadres de différentes institutions et quelques opérateurs économiques (on a noté l'absence très remarquée des principaux industriels intervenant dans ce secteur), Abdelhamid Temmar a mis l'accent sur l'importance, voire l'urgence d'élaborer «une démarche stratégique visant à développer les IAA», d'autant que, explique-t-il, l'année 2008 a été marquée par une hausse effrénée des prix des produits alimentaires sur les places boursières internationales. Un choc qui a été, aux yeux de Temmar, d'une «telle violence que certains se sont interrogés sur les capacités futures des marchés internationaux à assurer un approvisionnement en nourriture suffisant et à des prix abordables». «C'est pourquoi, ces assises sont placées sous le sceau de la sécurité alimentaire et de la contribution que les IAA algériennes sont amenées à apporter pour la consolider», estime-t-il. Sous forme de projet, le programme de travail, qui est également «structuré autour de l'instrumentation du dispositif institutionnel de pilotage, la mise en place de leviers de compétitivité, le développement des activités d'agro-fourniture de l'amont jusqu'à la transformation, l'encadrement du marché et le renforcement des compétences et des qualifications dans les IAA, sera soumis au gouvernement afin qu'il prenne les mesures adéquates pour sa mise à exécution, une fois adopté par les parties prenantes à l'issue de ces assises», ajoute-t-il. La principale finalité de cette stratégie est, selon le ministre, d'«améliorer sensiblement l'offre nationale de produits agricoles transformés et de favoriser la promotion des IAA». Cette stratégie permettra aux pouvoirs publics de «disposer d'outils d'évaluation précis sur les différentes filières agroalimentaires». Concernant le contenu de ce programme, le directeur général de l'intelligence économique des études et de la prospective auprès du MIPI, M. Mohamed Bacha, a évoqué plusieurs axes : intégration de la production nationale et substitution aux importations, promotion des exportations et positionnement des produits à l'international, renforcement des compétences et des qualifications au niveau des industries agroalimentaires (IAA) et mise en place d'un cadre institutionnel de coordination et d'harmonisation des politiques publiques. «Le PNDIAA a pour principal objectif d'accroître de 10 points la contribution des IAA dans le PIB industriel en la faisant passer de 50% en 2009 à 60% en 2014 et de réaliser au moins 5 000 contrats industriels-agriculteurs par an», a-t-il estimé. Le plan vise également à densifier le tissu industriel des IAA à travers la création de 500 entreprises au sein d'agropoles entre 2010 et 2014 et la création de 100 000 emplois d'ici à 2014. «L'enjeu des exportations hors hydrocarbures est lancinant et les IAA doivent jouer un rôle majeur à cet égard», a-t-il soutenu. Pour lui, la réhabilitation de l'industrie agroalimentaire algérienne «doit redevenir un enjeu national», d'où la nécessité d'avoir défini jusqu'à l'horizon 2014 le PNDIAA et de «lancer de manière coordonnée et systématique» une série d'actions visant à développer ces industries.