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Consommation : Les nouvelles «directives» du web
Publié dans El Watan le 06 - 04 - 2018

Le lait, la viande, le poulet… et plus récemment les véhicules. Des campagnes de boycott sont lancées depuis quelques semaines déjà sur les réseaux sociaux. Une nouvelle tendance en direction des consommateurs. Initiée, du moins pour ce qui est visible, par des «internautes» afin de protester contre les prix «excessifs» de ces produits.
Lancée en novembre de l'année dernière, une campagne de boycott du poulet, avec le #khaliha-tefsed ou encore khaliha-tfouh, a été largement partagée sur les réseaux sociaux et suivie par les consommateurs. La raison : les prix de la volaille qui ont dépassé les 380 DA le kilo. Mais concrètement, cet appel a-t-il eu un impact sur le chiffre d'affaires des marchands ?
Pas réellement. Réponse de Djamel, vendeur de viande blanche à Bouzaréah : «Je n'ai observé aucune baisse du chiffre d'affaires durant cette campagne…» Bien au contraire, c'est l'effet inverse qui est remarqué. «Paradoxalement, j'ai constaté une forte demande en matière de viande blanche», explique-t-il. Les consommateurs font le stock. «J'ai même eu des clients, qui, par crainte d'une éventuelle pénurie, n'ont pas hésité à acheter plusieurs poulets à la fois», poursuit-il.
Mais c'est surtout le boycott du pain qui a été le plus suivi. En décembre, l'appel au boycott de la baguette de pain a été largement suivi par les citoyens. La raison : les boulangers ont «anarchiquement» revu à la hausse le prix de la baguette de pain normal qui a atteint les 15 DA.
Cette campagne a été toutefois soutenue par les associations de protection des consommateurs Apoce et celle des commerçants Anca. Résultat des courses, le prix de la baguette a été maintenu à 10 DA, «car l'augmentation ne doit pas se faire au détriment du consommateur», avait expliqué El Hadj Tahar Boulenouar, président de l'Association des commerçants et des artisans algériens (Anca). Dernièrement, c'est au tour de la campagne baptisée «Khaliha tassda» (laisse la rouiller), visant à boycotter l'achat des véhicules neufs, de prendre place.
Depuis que le ministère de l'Industrie a rendu publics les prix sortie d'usine des véhicules montés en Algérie, les consommateurs «se sont indignés» à cause de l'écart surprenant entre les prix du ministère et ceux du marché. «Actuellement, nous comptons plus de 50 000 mentions ‘‘J'aime'' sur notre page Facebook. La portée de nos publications peut atteindre un très large public : plus d'un million de personnes», confie Rafice Dokmane, l'un des administrateurs de la page Facebook «Boycott d'achat des véhicules en Algérie».
Clic
Le nombre de clics et mentions «J'aime» n'est évidemment pas l'indicateur d'une réussite de campagne ! «Depuis la création de cette page, le nombre d'abonnés ne cesse d'augmenter. Notre but est de sensibiliser le consommateur quant au prix exorbitant des véhicules, et ce, en comparant les prix des voitures DZ avec celles de nos voisins marocains ou encore tunisiens. Nous essayons avec nos moyens de dénoncer ces prix et contribuer à instaurer chez le consommateur le reflex du boycott», explique encore l'administrateur de cette page. Mohamed Laïb, 30 ans, commerçant, a répondu favorablement à cet appel.
Il explique : «Même si financièrement je suis dans la capacité d'acheter une voiture, mais par principe, j'ai renoncé à cette idée.» Selon lui, il est illogique que les prix soient autant élevés. Or, ce sont des véhicules montés en Algérie et bénéficiant d'avantages fiscaux. «Je ne veux pas me retrouver avec une voiture d'occasion dont le prix pourrait avoisiner, dans quelque temps, celui d'une voiture neuve», confie-t-il. Mohamed n'est pas un cas isolé.
Depuis le lancement de ces campagnes de boycott, nombreux sont ceux qui ont suivi le mouvement. Un constat confirmé par Rafice Dokmane, l'administrateur de la page. Il soutient : «Chaque jour, nous recevons pas moins de 300 messages sur notre messagerie électronique. Des messages de soutien de toutes les wilayas. Certains n'hésitent pas à partager des vidéos en direct des marchés dédiés à la vente de véhicules d'occasion.
A titre d'exemple, samedi dernier, à 5h, heure où normalement le marché de Tidjalabine est bondé de voitures, celui-ci était quasiment vide… Preuve que nos actions portent leurs fruits sur le terrain.» Outre l'engouement des internautes, cette campagne a eu, entre autres, le soutien des députés à l'APN. Les élus la justifient par «l'incapacité de l'Etat à soumettre les marchés à un contrôle efficient». Le député de la wilaya de Djelfa, Lakhdar Brahimi, a appelé ses collègues à soutenir cette campagne.
Selon lui, les prix des voitures sorties des chaînes de montage en Algérie sont plus élevés que ceux des véhicules importés. Mais concrètement, cet appel au boycott a-t-il eu un réel impact sur le prix des véhicules ? Mustapha Zebdi, président de l'Association de protection et orientation du consommateur et son environnement (Apoce) : «Cette campagne n'a pas eu un impact direct sur les prix des véhicules neufs. Néanmoins à force d'intensifier ces appels, un changement dans ce sens pourra probablement se faire.
Par ailleurs, nous avons observé une certaine réticence de la part des citoyens quant à l'acquisition d'une voiture d'occasion. Ces derniers craignent de se retrouver avec un véhicule d'occasion alors que les tarifs des véhicules neufs pourraient être revus à la baisse», explique-t-il. Selon notre interlocuteur, dont l'association soutient et encourage toute campagne de boycott sérieuse, tant qu'elle est justifiée et appuyée par des faits concrets, et non émanant d'une volonté personnelle où de son propre jugement : «L'acte de boycotter est un acte de civisme.
Et c'est justement cette culture que l'on veut instaurer chez le consommateur algérien.» De son côté, El Hadj Tahar Boulenouar, président de l'ANCA, se désole : «Il est à déplorer que ces actions, peuvent être instrumentalisées par de tiers personnes, soit pour un but commercial ou politique.» La thèse de la concurrence déloyale n'est pas à écarter, explique-t-il. Car, tant qu'ils ne sont pas lancés par une organisation bien identifiée, association ou autres, cela remet en question la crédibilité de l'action entreprise. Ironie du sort, coïncidence ou résultat direct de cette pression sur les concessionnaires ?
Baisse
Le groupe Glovis Kia Al Djazair, à titre d'exemple, affiche actuellement des réductions significatives des prix de véhicules de marque Kia. La Picanto à 139 millions de centimes, contre 189 millions auparavant. La baisse de 500 000 DA décidée par le groupe est justifiée par le «soutien du Fonds national d'investissement (FNI) et les exonérations fiscales accordées par l'Etat».
Même situation chez Sovac, où le distributeur des véhicules dans l'usine de Volkswagen de Relizane a lancé une nouvelle Golf VII, baptisée Golf Start+, proposée au «même prix» de 3,3 millions que la Golf VII start de 110 Cv. Mais les constructeurs auto ne s'inquiètent pas. Mourad Oulmi, directeur de Sovac Algérie, a, à cet effet, déclaré dans les médias que ces appels à boycott n'ont pas d'impact néfaste sur les rentrées de la marque. «Boycottez autant que vous voulez, toutes mes voitures trouveront preneurs», a-t-il tweeté il y a quelques jours.
Par ailleurs, les représentants de la marque Hyundai en Algérie ont aussi affichés des «réductions» significatives, le 4×4 Sante fe proposé à 5 690 000 DA est désormais disponible pour 5 490 000 Da. Pas de statistique pour prouver l'efficacité de la campagne ou non dans la mesure où la baisse des ventes a déjà été observée avant même cette nouvelle démarche de boycott. Les chiffres ne sont plus les mêmes depuis 2014 et le pouvoir d'achat est en nette dégradation.
Conséquence d'une pression ?
«Cette réduction n'a aucun rapport avec les appels à boycott des véhicules. C'est une simple démarche commerciale, qui vise à garder notre place dans le marché de la vente de véhicules», indique une responsable commerciale chez Hyundai. «Il est vrai que sur les réseaux sociaux, tout le monde appelle à boycotter nos véhicules sous prétexte qu'ils sont chers et non conformes aux normes internationales.
Cependant, on n'a pas signalé à notre niveau de baisse en termes de chiffre d'affaires, bien au contraire, les délais d'attente sont les mêmes, et nos gros clients nous sont encore fidèles», informe notre source. Une situation favorable aux revendeurs ?
«Cette situation ne profite qu'aux spéculateurs qui, à travers les réseaux sociaux, essayent de faire baisser les prix pour qu'ils puissent intensifier leurs opérations d'achat de voitures et gagner plus ! Cette conjoncture n'est profitable qu'à ces opportunistes…» affirme Yacine, revendeur de véhicules à Alger. «Il n'y a pas de grandes répercussions quant à ces campagnes de boycott. La demande en matière de véhicules n'a connu aucune baisse, je vous l'assure !
Néanmoins, il est à remarquer que l'Algérien est devenu plus réticent suite aux perturbations du marché et du neuf, et de l'occasion, on peut parler d'une stagnation du marché de l'occasion, un déséquilibre au niveau des transactions», évoque-t-il. Le président de l'association de protection du consommateur El Aman évoque le manque de communication de la part des constructeurs quant aux nouveaux prix appliqués, revus à la baisse dernièrement. «Le consommateur est désormais désorienté et mal informé.
Il serait judicieux pour ces concessionnaires de communiquer davantage avec les clients, et d'expliquer le pourquoi de ces prix ! Cela dissipera toute confusion chez les consommateurs», indique-il. «Entre appels à boycott et la désinformation que subit le consommateur, il est tout à fait normal qu'il hésite à acheter un véhicule dans ce contexte ! Et ce par peur de voir le prix de ces voitures connaître une grosse dégringolade», ajoute-t-il.
En effet, face aux perturbations que connaît le marché, certains constructeurs peinent à justifier cette baisse des prix, qui semble avoir un rapport avec la forte contestation observés dans le monde virtuel. Le ministère du Commerce a été clair face à ces appels à boycott : «Ils n'ont aucun effet sur le marché, ils ne sont que virtuels et leur portée n'affecte rien», indique Samir Meftah, chargé de communication au ministère du Commerce.


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