En recevant un présent des mains du wali, Bentouati Abdeslam, en décembre 2018, en marge d'une cérémonie d'hommage qui lui a été consacrée, Hadj Adda Maïdi, celui qui a donné tant de joie aux inconditionnels d'Ezzerga et, au-delà, à la région du Sersou, dans beaucoup d'autres localités, a éclaté en sanglots et n'a pu retenir ses sentiments, signe de reconnaissance à ce commis de l'Etat qui a eu l'intelligence de tirer d'un relatif oubli ce maestro et cet artiste hors pair qui a consacré sa carrière sportive au profit exclusif de son club chéri, la JSMT, mais aussi, sans le vouloir, a extériorisé ce trop plein de regrets cumulés par la faute de la bêtise humaine. A 56 ans celui qu'on affuble à Tiaret du titre de «Cheikh» alors qu'il garde bon pied bon œil sur tout ce qui a trait au sport roi, est resté toujours ce jeune sportif dont on a jadis admiré les belles prouesses techniques. Voir jouer Adda a toujours procuré de la joie mêlée à ce sentiment d'injustice qui a frappé ce brun, corpulent et beau gosse de n'avoir pu se tailler une place dans le gotha footballistique national durant les années 80/90 et même jusqu'au milieu des années 2000 quand il raccrocha pour se consacrer au dur métier d'entraineur tant le football demeurait sa passion et sa raison d'être. A l'aube des années 1980 alors que la JSMT jouait pour regagner l'élite, Adda Maidi, né dans un patelin à un petit jet de Tiaret le 23 mai 1961 fut l'adolescent rêvé à même de venir palier les départs d'anciennes stars du club. Sa vitesse, son sens du dribble, déroutant et charmeur, ont fait de lui l'adulé des foules. Avec sur classe, il passa allègrement de la catégorie junior à celle de l'équipe première. Collégien, Adda s'adonnait à son sport favori, le football, éveillant les regards de pas mal de scrutateurs dont les dirigeants de la JSMT. Passage obligé chez feu Baouchi Slimane avec à la clef de la réussite et la joie de jouer en compagnie d'une bande de copains. En fait une génération pétrie de qualités tels Khaled Benyamina, Khelil Mustapha dit Hadj entre autres avec à la clef une finale de coupe d'Algérie minime contre les Auriverdes du Djurdjura. L'évolution de Maidi sur les terrains ne laissa pas insensibles entraineurs, coéquipiers et public. Adda deviendra l'enfant gâté et celui qui alla propulser les Bleus vers le haut. Ses prestations furent remarquables. Sa présence rassure. Ses coups de patte sont magiques. Il réussissait à transformer beaucoup de coups de pieds en beaux buts qui soulevèrent l'admiration. Dans sa villa où il nous a reçu avec bienveillance et égard tant nos vies se sont croisés dans la galaxie football, Adda se remémore alors adolescent d'avoir pu jouer son premier match officiel en équipe sénior. Ce fut contre l'USMBA à Sidi Bel Abbès durant l'exercice 77/78. La suite fut époustouflante. Après avoir concouru grandement à l'accession de son équipe en division deux sous la férule de feu Larribi Abdelkrim dit Krimo en compagnie des Bouzeboudja, les frères Banus, Khellil, Benyamina, Maachi, Benssada, Aggad, feu Hocine Sahraoui, Benzineb, Rabat, Zobeidi entre autres, une génération de rêve, Adda tenta sa chance ailleurs. Il revêtit les maillots du Ghalia de Mascara des Belloumi, Chibani, Baghdous. International militaire, espoir et junior, Adda est quand-même passé à coté d'une grande carrière tant sur son chemin se trouvait un autre enfant prodigue, Lakhdar Belloumi, redevenu son ami. Au-delà de ses prouesses techniques dont lui seul a le secret, Adda nous a laissé de très bons souvenirs. Comment oublier ce magistral coup franc transformé face au SAM aux ultimes minutes de la rencontre évitant le purgatoire à la JSMT, un hat-trick face à l'USM Harrach, son incorporation, au moment où la JSMT jouait les matchs barrages, avec un bras plâtré. Sa vitesse était telle que les qualificatifs n'ont pas manqué à son égard et on les retient pour les dire aux intimes. Aujourd'hui, Adda s'est reconverti en entraineur. Plusieurs équipes figurent déjà à son palmarès avec en prime des accessions. Après la JSMT, il est actuellement à la barre technique d'une jeune équipe ambitieuse de Tiaret, le WABAK. Merci l'artiste !