Un climat de tension règne à l'Etablissement hospitalier Omar Yacef, spécialisé en cardiologie et chirurgie cardiaque, de la ville de Draâ Ben Khedda (10 kilomètres à l'ouest de Tizi Ouzou). Le secrétaire général de la section syndicale (affiliée à l'UGTA), Dr Madjid Taziboua, charge la direction de l'hôpital depuis que des mises en demeure ont été adressées à une dizaine de médecins cardiologues exerçant dans cet hôpital de quitter leurs logements «indûment occupés et concédés par nécessité absolue de service», lit-on dans le courrier signé le 6 janvier 2019. Ces médecins sont désemparés et le choix c'est de «résister à ces menaces ou nous retrouver dans la rue», dit Dr Taziboua. Ces praticiens spécialistes ont reçu, le 6 septembre 2017, des décisions d'affectation de logements dans un immeuble appartenant à un particulier «dans la cadre du service civil». Il est précisé que «cette affectation prendra fin à l'expiration de la période du service civil à laquelle est assujetti le bénéficiaire». Le directeur de l'hôpital confirme que la période de service civil est achevée le 30 septembre 2018. «Mais, comme on a loué pour une année, on les a laissés jusqu'au 31 décembre. Nous dégageons annuellement 6 millions de dinars pour régler la note de la location de ces logements. Quant au professeur Boukeroucha, il n'est pas concerné par cette mesure. Nous lui avons trouvé un logement dans la ville de Draâ Ben Khedda pour le rapprocher du lieu de travail. Ce syndicaliste a réagi parce que ses intérêts ont été touchés par cette mesure», dit le directeur de l'EHS. Dr Taziboua, de son côté, a dénoncé «le harcèlement pour activité syndicale» dont il dit être victime. «On m'a infligé une mise à pied alors que j'étais en service pour une banale opération de circoncision. J'en fais régulièrement». De son côté, le directeur, qui est en poste depuis le mois d'octobre dernier, affirme que les décisions sont prises sur la base de rapports et qu'il «est inconcevable de faire des circoncisions dans un EHS de cardiologie, qui plus est, ne sont ni programmées, ni inscrites au bureau des admissions». Dr Taziboua, ainsi que d'autres médecins, ont dénoncé «des dysfonctionnements, notamment l'absence de chauffage, l'occupation de chambres d'hospitalisation par des personnes étrangères au service, le manque de formulaires de demande de sang». Pour le directeur, c'est une agitation qui nuit au bon fonctionnement de l'hôpital.