La gestion du dossier de la future Grande mosquée d'Alger connaît une grande confusion. Entre les déclarations du ministre des Affaires religieuses et des Wakfs et celles des responsables de l'Agence nationale chargée de la réalisation et de la gestion de la Grande mosquée d'Alger (Anargema), c'est le grand écart. Hier, Bouabdallah Ghlamallah, ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, a annoncé que 21 sociétés étrangères ainsi que trois entreprises algériennes se sont inscrites à l'appel à manifestation d'intérêt lancé fin octobre 2009 par les pouvoirs publics. Le ministre s'exprimait en marge de l'ouverture de deux journées d'étude sur les méthodes de formation dans les instituts islamiques à Alger. M. Ghlamallah n'a pas souhaité divulguer l'identité de ces entreprises. Contacté, l'Anargema, par la voix de son chargé de la communication, Ahmed Madani, a curieusement avancé un autre chiffre, à savoir 15 sociétés internationales et nationales ayant exprimé leur intérêt pour ledit projet. Concernant la procédure portant sur l'ouverture des plis, les propos divergent. « On n'a pas encore fixé une date quelconque. Mais l'ouverture des plis sera pour bientôt », tente de rassurer notre interlocuteur. Pourtant, M. Ghlamallah avait annoncé, à la mi-mars, depuis Constantine, que l'ouverture des plis relative à la réalisation de la grande mosquée d'Alger aurait lieu le 24 mars. A cette date, aucune ouverture de plis n'a eu lieu. A l'Anargema, on se contente de dire : « Nous sommes dans les délais. » « Les entreprises peuvent toujours venir déposer leur dossier. Nous offrons aux sociétés nationales des facilités afin de concourir à ce projet », affirme M. Madani. Par ailleurs, les travaux de réalisation enregistrent également un retard considérable en raison de la nature très difficile du sol. La première pierre marquant le lancement des travaux de construction à été posée en mars 2009. Plusieurs architectes ont mis en garde contre les risques sismiques que présente le site de la commune de Mohammadia. Ce complexe religieux cher au président Bouteflika a, en outre, suscité des interrogations quant à son utilité sociale et économique, notamment dans un pays marqué par une grave crise du logement. Notons que le site destiné à la construction de cette mosquée s'étale sur 20 ha. La mosquée sera dotée d'une salle de prière d'une superficie de 2 ha et d'une maison du Coran d'une capacité d'accueil de 300 places pédagogiques, d'un centre culturel islamique, d'une bibliothèque de 2000 places, d'un parking de 6000 places et d'espaces verts. La future Grande mosquée d'Alger devrait être opérationnelle en 2014.