Le marché de la levure instantanée est, depuis la fermeture des unités publiques de production de Oued Smar et de Bouchegouf, livré à la spéculation. Un professionnel du secteur, qui s'est déplacé à notre rédaction, s'est montré « inquiet » de la désorganisation d'un marché « stratégique » pour l'Algérie et qui représente pas moins de 80 millions de dollars. Le fait est que quatre distributeurs se partagent aujourd'hui le produit de la société Lesaffre. « Ce fournisseur, une fois son produit arrivé au port, encaisse son argent et ne se penche absolument pas sur la façon dont son produit est distribué. Cette distribution n'est régie par aucune organisation du marché. Le produit est stocké au niveau des grossistes de Semmar et les règles de l'informel et de la spéculation sont les paramètres de sa commercialisation », nous explique-t-on. Certains professionnels du secteur espèrent ainsi voir le secteur de la levure s'organiser selon des « normes internationales » qui sont, du reste, appliquées par cette même société dans d'autres pays. « Il est important que Lesaffre s'implique davantage dans la fixation des prix. La régulation du produit est attribuée à quelques distributeurs, pour qui seul le gain d'argent compte. Les besoins du pays seront ainsi bien cernés », plaide-t-on. Les besoins du pays avoisinent les 21 000 tonnes par an. Il est à rappeler, à ce propos, qu'après une valse-hésitation qui a duré cinq ans, le géant français Lesaffre s'est officiellement retiré de la levurerie Safa de Oued Smar dans des conditions qui restent encore floues.