Les conditions tragiques de la disparition de l'agent de la Protection civile de Bouira, Mohamed Achour, continuent de susciter l'indignation et les questionnements. «Aspiré» par des eaux pluviales alors qu'il participait à une intervention de curage des avaloirs au quartier des 250 Logements du chef-lieu de wilaya, le corps de la victime n'a pas été encore trouvé, alors que plus d'un millier de pompiers sont mobilisés dans le cadre de ces opérations de recherche enclenchées depuis deux semaines. En plus de cette mobilisation remarquable des sapeurs-pompiers de la Protection civile, s'ajoute une véritable marée humaine qui s'est engagée aux côtés des pompiers, et ce, dès les premières heures annonçant le tragique événement. Les agents de la PC, qui ont «ratissé» la principale conduite des eaux menant depuis la cité des 250 Logements au déversoir de oued Hous, sont passés à un autre stade de recherche, en faisant appel à la population de la région Est de Bouira. L'appel lancé par la PC a été largement suivi par des citoyens des localités de M'chedallah, qui ont participé, hier, à des opérations de recherche. Néanmoins, c'est le silence, pour le moins troublant, des autorités locales, qui n'ont pas encore prononcé un mot sur les responsabilités «engagées» des uns et des autres, dans ce drame. Laisser des regards des eaux usées ouverts, à proximité et au milieu des habitations, suscite aussi des questionnements. Le cas du pompier Mohamed Achour, dont tout le monde implore Dieu de retrouver le corps, ne devrait pas passer sous silence. Le wali de Bouira, Mustapha Limani, qui jusque-là n'a pas encore dit un mot sur cette affaire, est interpellé quant au laisser-aller, et surtout au laxisme des services de l'APC, de l'ONA et de la DTP quant à l'entretien des passages busés des conduites d'eaux usées et aussi de regards laissés ouverts et sans aucune protection. Ces points noirs sont conçus comme étant de véritables pièges. Ainsi, le retard mis dans la remise des plans de la conduite principale des eaux pluviales a compliqué de plus en plus la mission aux pompiers et secouristes de la PC. Ces derniers, qui exercent un métier très populaire dans le monde entier, bénéficient toujours d'une reconnaissance sociale incontestable. La preuve, l'élan de solidarité exemplaire qui s'est tissé spontanément à Bouira.