La section syndicale (UGTA) de l'Entreprise nationale de transport des voyageurs (ENTV) de Laghouat, dans une correspondance signée par son secrétaire général et adressée aux autorités concernées, à leur tête le ministre des Travaux publics et des Transports, après avoir rappelé l'absence de dialogue, brandit une plateforme de revendications comprenant, entre autres, le non-respect des représentants du syndicat du fait qu'il sont entravés d'exercer leurs fonctions. «L'administration refuse d'accuser réception des différentes correspondances envoyées par le syndicat !», peut-on lire dans sa requête. Les agents de sécurité de cet organisme de transport sont des contractuels depuis plus de 4 ans, ils demandent leur permanisation, tandis que les travailleurs réclament les primes de travail estival et de récupération. Quant aux chauffeurs, ils se plaignent du manque de pompistes, de receveurs et d'ouvriers de lavage durant la nuit, qui est le moment choisi pour le départ de la plupart des bus. On note aussi que les chauffeurs sont privés de formation pour l'obtention du brevet professionnel, alors que l'entreprise dispose d'un centre de formation qui est inexploité et fermé depuis sa réalisation. Par ailleurs, les initiateurs de cette requête dénoncent la mauvaise gestion du directeur de l'entreprise, réclamant son départ. «Ce responsable, dès son installation, a procédé à la fermeture arbitraire des lignes rentables, à l'image de celles de Souk Ahras, Béchar, Constantine, Adrar et Hassi Messaoud. Cela s'est répercuté sur les revenus de l'entreprise et menace même son existence. Notre syndicat s'interroge aussi sur l'annulation inexpliquée des conventions importantes dont l'entreprise a bénéficié, comme la location de 10 bus à Sonatrach, et les conventions signées avec les agences touristiques», nous a relaté Nakmouch Houcine, représentant du syndicat. Parmi les autres problèmes posés par le syndicat, celui des pouvoirs illimités donnés à la secrétaire du directeur. «Cette fonctionnaire dicte ses lois et impose ses décisions aux travailleurs», précise notre interlocuteur. Les représentants du syndicat réclament l'envoi urgent d'une commission ministérielle et la satisfaction de leurs revendications légitimes, faute de quoi «ils entrerons dans un mouvement de protestation ouvert», affirment-ils. Contacté à ce propos, le directeur général de l'entreprise, Boukhari Mohamed, dira à El Watan que le syndicat de l'entreprise veut s'ingérer dans la gestion de l'entreprise. Chose qui n'est pas dans ses prérogatives. «Il y a des revendications soulevées par le syndicat et qui concernent l'administration, alors que d'autres sont hors de notre pouvoir, telle l'ouverture du centre de formation. Néanmoins, nous avons fait aux chauffeurs des propositions pour qu'ils puissent se former, dont la contribution financière de l'entreprise de 2 % de la somme globale et le paiement par facilités, mais ils les ont refusées. Depuis 4 ans, le bilan financier de l'entreprise est négatif, ce qui prive les travailleurs de leurs différentes primes, dans ce sens, cette entreprise est économique et tous ses avantages sont liés aux revenus de l'entreprise», nous a expliqué ce responsable. Pour les lignes fermés, il impute leur fermeture à des raisons économiques liées à la situation critique de l'entreprise, «mais depuis mon arrivée à la tête de l'entreprise, le nombre de lignes et de bus a augmenté (de 7 lignes en 2017 à 18 lignes en 2018)», a-t-il ajouté.