Les faits remontent au samedi 24 avril 1962, à 11 h du matin, en plein cessez-le-feu du 19 Mars, quand, agissant sur renseignements, d'importantes forces militaires françaises ont encerclé la maison. L´histoire des Ziban est riche en hauts faits de gloire. Elle l´est aussi, bien sûr, en dates historiques, qui viennent nous rappeler le patriotisme, la ténacité, le sacrifice des hommes et des femmes de la région qui ont fait de l'indépendance de l'Algérie leur credo. C'est ce qu'a voulu mettre en valeur l'association scientifique de recherche en histoire, El Khaldounia, qui a initié une journée d'étude sur le siège de Dar Berkane, un certain samedi 3 avril 1962. Il avait duré onze jours. Tout naturellement c'est la petite salle de conférences du musée du Moudjahid, archicomble, qui a abrité ce samedi matin les travaux de cette rencontre à laquelle ont été conviés l'historien M. L. Zoubiri, les ex-commandants de l'ALN, A. Mellah et O. Sakhri, et beaucoup d'autres témoins. Les faits remontent au samedi 24 avril 1962, à 11 h du matin, en plein cessez-le- feu du 19 Mars, quand agissant sur renseignements, d'importantes forces militaires françaises ont encerclé la maison Berkane, située dans le village d'El Haouch, à quelque 50 km au sud-est de Biskra, l'isolant par une triple rangée de fil de fer barbelé. En effet, il s'y trouvait un groupe de 30 moudjahidine, commandés par le défunt Tayeb Moussi, qui avaient été conviés à déjeuner par les habitants. L'armée française ne lésinera pas sur les moyens utilisés lors de ce siège : l'aviation, les blindés et des troupes aéroportées, lesquels furent engagées dans le blocus d'une maison située en rase campagne afin de l'isoler et couper toutes les communications avec l'extérieur. Prétextant une entorse au texte régissant le cessez-le-feu, stipulant que les éléments de l' ALN n'avaient pas le droit de circuler librement, mais devaient se cantonner dans des périmètres déterminés du territoire national, et ce jusqu'au jour du référendum d'autodétermination. Le commandement français fit savoir qu'il ne permettrait au groupe de quitter la maison encerclée que sous bonne escorte en direction du maquis après la remise de toutes ses armes. Le groupe ne l'entendit pas de cette oreille et refusa de se voir désarmer par l'ennemi. L'eau et la nourriture commencèrent à manquer dès les premiers jours du siège de Dar Berkane. En ce qui concerne l'eau, un témoin précise, « nous avons creusé un puits pour nous abreuver et quand la semoule, les dattes et autres ravitaillements de nos hôtes s'épuisèrent, ils n'hésitèrent pas à nous offrir à manger une à une les chèvres de leur maigre troupeau ». Entre-temps, la commission mixte du cessez-le-feu, siégeant à Rocher Noir, à la périphérie d'Alger, sera saisie. Cependant, tout alla très vite quand la population de Biskra organisa une grande marche mémorable en direction de Dar Berkane qui mobilisera des milliers de jeunes gens décidés à en découdre avec l'ennemi. Des jeunes qui s'étaient déjà mesurés à la soldatesque française lors des manifestations des « Trois Glorieuses » du 11 Décembre 1960 et 1961. Quand le commandement français apprit l'information, il cèdera sur la question du dépôt des armes, et c'est dans des camions civils, accompagnés par la foule qui a contribué à sa libération que le groupe de moudjahidine rejoindra Liana, sa base de départ.