Le quartier sis à l'avenue de Roumanie est, depuis jeudi dernier, sur un véritable chaudron. L'opération de relogement de 690 familles, prévue aujourd'hui dimanche, risque d'être sérieusement perturbée au vu de la vive tension qui y règne. Parallèlement à l'opération du tirage au sort effectuée au centre culturel Benbadis (ex-UP), des centaines d'habitants ont manifesté leur colère en fermant, à l'aide de pneus enflammés et de troncs d'arbre, l'avenue de Roumanie et la route du Chalet des Pins pour protester contre leur exclusion de la liste des bénéficiaires. « Nous ne comprenons pas pourquoi nous n'avons pas été retenus ni informés sur une quelconque indemnisation, alors que nous avons été recensés à maintes reprises et avons fourni tous les documents aux commissions compétentes », s'indignent certains propriétaires. Pour d'autres habitants, l'opération a été marquée par un flou total, notamment concernant le nombre des bénéficiaires. « Nous avons demandé au wali d'afficher la liste des retenus pour débusquer les intrus qui n'habitent pas le quartier », ont affirmé des représentants des résidants, qui notent qu'une liste de plus de 300 familles exclues a été remise aux services du cabinet du wali. « Même la distribution des convocations a été effectuée la veille du tirage au sort à la tombée de la nuit », ont déclaré les protestataires qui précisent que 580 parmi les vrais habitants du quartier ont reçu leurs convocations, alors que 690 familles ont été retenues pour le relogement. La tension est montée d'un cran à l'avenue de Roumanie dans l'après-midi de jeudi après l'arrestation, par les services de la sûreté de wilaya, de 14 personnes pour attroupement non autorisé. Certains parmi les habitants exclus que nous avons rencontrés sur place soutiennent qu'ils ont été injustement écartés. « Nous n'aurons pas où aller le jour où les bulldozers viendront démolir nos maisons », ont-ils dénoncé. « Nous sommes décidés à rester dans nos maisons que nous ne sommes pas près de quitter, jusqu'à rétablissement de nos droits », ont-il martelé. Entre la décision du wali de raser le quartier et de mener l'opération jusqu'au bout, et les revendications des habitants, les choses risquent de prendre une autre tournure. Le quartier de l'avenue de Roumanie est vraiment sur une poudrière.