Une vive tension a régné hier dans une partie du quartier de Sidi Rached, situé en plein centre-ville de Constantine. Dès 9h, à l'aide de pneus enflammés et des troncs d'arbres, les habitants de l'avenue de Roumanie ont fermé la route menant vers la gare routière Est, ainsi que la route du Chalet des Pins desservant la banlieue est de la ville et la commune d'El Khroub, où la circulation automobile a été complètement paralysée durant la journée. Ce mouvement de contestation a coïncidé avec l'entame de l'opération de tirage au sort menée par les services de la wilaya de Constantine, avant l'évacuation de 690 familles habitant l'avenue de Roumanie. Un chiffre contesté par des centaines d'habitants, qui se disent injustement exclus de la liste des bénéficiaires. « Nous avons été recensés maintes fois et avons fourni aux commissions les documents prouvant que nous habitons dans le quartier depuis des générations, mais on se retrouve finalement sans aucun droit. Nous risquons de nous retrouver sans toit le jour où les bulldozers viendront raser nos maisons », s'indignent les habitants en colère rencontrés sur place. « C'est une hogra caractérisée, sinon comment expliquer que des familles entières n'ont pas été inscrites alors que des intrus au quartier ont bénéficié de logements ?! », affirment des protestataires. « Nous avons même recensé 580 convocations distribuées aux concernés par tirage au sort, alors d'où vient le chiffre de 690 bénéficiaires annoncé par les autorités ? », s'interrogent-ils. Pour rappel, lors d'une intervention en direct, jeudi dernier, au journal télévisé de 20h sur l'ENTV, le wali de Constantine avait annoncé que les habitants de l'avenue de Roumanie bénéficieraient de 1400 logements, alors que d'autres sources de la wilaya avaient donné le chiffre de 800 logements, ce qui a créé la confusion au sein de la population de ce quartier. Cette dernière, qui réclame l'ouverture d'une enquête sur les dépassements enregistrés, soutient mordicus qu'une liste de plus de 300 familles exclues a été adressée mercredi dernier au wali par le biais de représentants des résidents, mais elle demeure sans réponse.