Comme son président qui quitte la table, la JSK quitte la scène continentale et la champions league par la petite porte. Elle n'aura vécu que le temps d'un petit tour. Un petit tour et puis s'en vont. Pour sa première sortie dans cette ligue des champions nouvelle version, la JSK a complètement raté le coche comme l'ont fait ses joueurs pour celui du cadre des buts de Soumah. Le plus grave dans l'histoire c'est qu'elle vient d'être éliminée par un nouveau débarqué dans la plus prestigieuse des compétitions continentales des clubs. Le Fello Star de Labé, un nom inconnu qui est venu à Tizi Ouzou donner une grande leçon de football et aussi d'humilité à une équipe pourtant truffée de titres et autres joueurs d'envergure et internationaux en puissance. Certes, dans cette équipe manquaient à l'appel des éléments de valeur comme les Zafour, Belkaïd, Mezouar et Daoud Bouabdellah mais, sur le papier, la JSK était plus forte de surcroît évoluant at home, devant son public. La différence entre les deux formations était de taille et l'alibi de l'humidité n'était plus de mise pour s'imposer assez nettement. Certes, la JSK a dominé les débats de bout en bout mais ce fut une domination stérile. Les joueurs ont évolué avec la peur au ventre comme en témoigne ce premier penalty accordé généreusement, comme le second d'ailleurs, par l'arbitre. L'image offerte par Bendahmane et Berguiga atteste justement de ce manque de préparation psychologique. Avant de tirer la sentence, Bendahmane avait proposé le cuir à Berguiga qui l'a refusé avant qu'il ne s'en aille devant le point du penalty de manière nonchalante. En fait, dans cette équipe kabyle manquait surtout cette envie de gagner, cette hargne de vaincre et surtout cette lucidité qui l'avait toujours caractérisée dans ses sorties sur le continent. En un mot, la JSK est aujourd'hui constituée de fonctionnaires qui n'attendent que leur paie de fin de mois et autres primes de matchs et de signature au grand dam de ses fans qui ont pourtant répondu présent en masse à cette rencontre afin d'attester de leur attachement et de leur amour au club. Et leur courroux en fin de match n'est que l'expression légitime d'un ras-le-bol et d'une déception qui n'ont que trop duré cette saison. Des supporters qui, malgré eux, avaient avalé la sortie prématurée en coupe d'Algérie face au CRB, le fossé qui ne cessait de s'élargir devant l'USMA et les sorties peu convaincantes de ces derniers temps en championnat. Mais cette élimination sans gloire est une de trop à leurs yeux pour rester indifférents. La JSK, comme l'a si bien souligné son président, a échoué sur tous les fronts. C'est une saison blanche qu'elle comptabilisera à la fin de l'exercice en cours même s'il reste à lutter pour la seconde place qualificative à la champions league que lui conteste le MCA. C'est la grande désillusion. La Kabylie du football portera le masque des mauvais jours pour longtemps. Cette élimination précoce comme ce fut le cas en 1982 lorsque le Hillal du Soudan avait sorti une équipe de la JSK tenante du titre continental est pour bon nombre d'observateurs bien salutaire. Le président vient de faire appel une nouvelle fois à la famille et aux sages de la JSK pour donner une suite à la fin de saison en annonçant son éventuel départ de la gestion du club et l'organisation d'une assemblée générale extraordinaire qui décidera de l'avenir du club.