Ce n'est vraiment pas la même équipe qu'auparavant qui a terminé la compétition continentale. La route de la JSK dans cette Champion's League africaine s'est, donc, arrêtée aux portes des demi-finales. Comme la saison dernière, l'équipe algérienne n'a pu dépasser le cap de la phase de poules mais, déjà, en cette occasion, elle avait fait mieux que l'année d'avant lorsqu'elle avait été sortie d'entrée de jeu par les Guinéens du Fello Star de Labé. En dépit de l'élimination, sa cuvée 2007 est meilleure que celle de 2006, année où elle avait obtenu 4 points en six matchs durant lesquels elle avait enregistré une victoire, un match nul et quatre défaites. Cette saison, son parcours a été beaucoup plus honorable puisque ponctué de deux victoires, un match nul en déplacement et trois défaites pour un total de 7 points. Cela lui a valu de préserver la troisième place de son groupe qui lui permettra d'encaisser la somme de 261.250 dollars au lieu des 190.000 dollars promis au 4e, une somme qui va couvrir les frais engagés dans cette compétition. Il est certain que ses dirigeants auraient préféré quelques points de plus qui auraient permis à leur équipe de se hisser, au moins, à la 2e place du groupe avec l'assurance d'empocher les 427.500 dollars dus à chaque demi-finaliste en attendant, pourquoi pas, de décrocher, un jour, le pactole de 950.000 dollars attribué au vainqueur de la compétition ou, à tout le moins, les 665.000 dollars que doit prendre le finaliste. Cependant, dans leurs déclarations, ses dirigeants, en particulier le président Moh Cherif Hannachi, affirment que la victoire finale en Champion's League africaine est un challenge trop élevé pour leur club. Ils se réfèrent, pour cela, au fait que des clubs sont nettement plus nantis que le leur, notamment sur le plan des infrastructures. La JSK a, par exemple, été la seule des huit équipes qualifiées en phase de poules à ne pas avoir de stade. Durant les deux premiers tours, elle avait, d'ailleurs, été obligée de s'exiler au stade de Bologhine. Nous ne parlons pas des moyens de travail, la JSK n'ayant aucun patrimoine alors que des clubs comme le Ahly du Caire, l'ES Tunis et l'ES Sahel disposent de leurs propres centres d'entraînements, de récupération et de formation érigés sur des espaces de plusieurs hectares. La différence, elle est là et elle est de taille. Toujours est-il qu'il ne manquait pas grand-chose au club algérien pour aller en demi-finales dès cette saison bien qu'il se soit engagé dans la phase de poules avec un énorme handicap, celui d'avoir enchaîné directement avec la compétition africaine juste après en avoir fini avec celle d'Algérie sans avoir pris un seul jour de congé. Cela ne répond à aucune des normes de football de performance. Il est indéniable que cette Champion's League nous a montré deux JSK, celle des quatre premiers matchs au jeu d'une affligeante médiocrité, même s'il y eut le succès contre les FAR à Tizi Ouzou, et celle des deux dernières confrontations, ponctuées d'une victoire assez nette face à l'Ittihad de Tripoli et d'un match nul à Rabat face aux FAR après avoir dominé toute la seconde mi-temps. Cela tend à démontrer que tout ce qui se disait sur Kamel Mouassa, l'entraîneur des quatre premiers matchs, notamment de son président Moh Chérif Hannachi, était avéré. On ne négligera pas, pour notre part, la réticence des joueurs à se plier à une certaine discipline de groupe quand bien même Mouassa serait connu pour utiliser une méthode assez dure pour mener ses hommes. Quand on avait demandé à Moussa Saïb, celui qui l'avait remplacé juste après le succès contre l'Ittihad de Tripoli, les raisons de cette métamorphose, il nous avait expliqué que les joueurs s'étaient sentis comme libérés ajoutant que «Kamel (Mouassa) les avait soumis à une trop grande charge de travail». Puis lorsque nous avions parlé de joueurs un peu trop gâtés qui ne veulent pas qu'on les bouscule, Saïb nous avait rétorqué qu'il «faut savoir prendre les joueurs et leur parler. Quelque part ce sont de grands enfants». Le mystère restera, donc, complet autour des véritables capacités des joueurs de la JSK lors des quatre premiers matchs car si une élimination se traduit, en règle générale, par les valeurs qui sont en place, le joueur algérien est, lui, capable de sacrifier une qualification pour satisfaire ses petits caprices. Le fait est que la JSK s'est réveillée avec beaucoup de retard dans cette compétition, au moment où Moussa Saïb l'a prise en main. Un Saïb qui va devoir quitter son poste pour devenir le directeur sportif du club, une sorte de directeur technique. Cela veut dire que Hannachi va devoir chercher un autre entraîneur, il semblerait que c'est Hocine Zekri. S'il est confirmé comme coach de l'équipe de la Kabylie, ce dernier devrait commencer à exercer dès jeudi prochain pour le compte du championnat face au MC Saïda. Ce sera le retour de la JSK aux affaires nationales dans une compétition où elle est dernière et elle devra, comme d'habitude, faire honneur à sa renommée.
