Ce n'est pourtant pas faute d'avoir essayé. Les responsables qui se sont succédé à la tête du secteur avaient beau se creuser les méninges pour redorer le blason terni du tourisme dans la wilaya de Mila et mettre à profit les riches potentialités naturelles et historiques dont regorge la région, sans grand succès. L'inscription d'une flopée d'opérations aussi pertinentes qu'ambitieuses, notamment à partir de l'année 2000, n'a pas changé grand-chose au décor tristounet de la région qui, paradoxalement, recèle de vestiges civilisationnels et d'atouts archéologiques, historiques et culturels insoupçonnés ainsi que des avantages avérés en matière de thermalisme. Faisant contre mauvaise fortune bon cœur, le directeur du tourisme et de l'artisanat, Saïd Titah, mettra les bouchées doubles dans sa quête échevelée de redynamiser un secteur plutôt moribond. En vraie cheville ouvrière, il s'attellera à relancer tous les projets en latence, vu que la wilaya de Mila accuse un grand retard dans l'activité touristique. L'accent a été mis essentiellement sur la nécessité de développer le patrimoine thermal, dont 14 sources thermales sont recensées officiellement (le double selon les estimations de la direction du tourisme) à travers des études d'aménagement générales (études de faisabilité), l'étude du schéma directeur d'aménagement touristique et la perspective de réalisation d'une maison de l'artisanat. Il y a lieu de signaler cependant, selon les explications du premier responsable du tourisme, que la notification des décisions des programmes d'équipement par le ministère des Finances a donné lieu à quelques chevauchements dès lors que les projets réactualisés ont été inscrits en tant qu'opérations centralisées au nom du ministère du Tourisme et celui de la Petite et Moyenne industrie (PMI). Une discordance qui s'est traduite par l'insuffisance des crédits alloués, outre les incidences sur les délais de concrétisation desdits projets. En tout état de cause, les deux ministères en question ont été saisis à l'effet de relancer les études ou à défaut les transférer à la wilaya de Mila. Le souci de développement d'une stratégie touristique dans la région aux fins d'imprimer une vraie dynamique à la relance économique, et par voie de conséquence, contribuer à la résorption du chômage (car 1 poste de travail direct entraînera la création de 3 emplois indirects), gagnerait plus, si l'autorité de tutelle daigne consentir des efforts supplémentaires et se focaliser davantage sur l'impératif de promotion et de réhabilitation de l'industrie touristique. Si en ce sens les voisins tunisiens sont arrivés à accomplir des miracles, cela dénote à tout le moins que le créneau est réellement porteur, pour peu qu'on fasse preuve d'ingéniosité et qu'on dispose des moyens de sa politique. Pour en revenir à la wilaya « 43 », disons que l'importance des sources thermales, dont plusieurs font actuellement l'objet de régularisation avec des propriétaires terriens, le tourisme climatique, culturel, de découverte, de loisirs et de sport, quoique sous-exploités, n'en constituent pas moins des avantages susceptibles de se traduire par la relance de l'investissement, la fixation des populations locales, l'amélioration de la santé des citoyens et la préservation contre la pollution de l'environnement. Les études d'aménagement des sites climatiques de Marachou dans la commune de Mila (superficie 10 ha), la forêt de Tadrar dans la daïra de Grarem Gouga (superficie 6 ha) et du parc d'attractions de Chabchoub à Oued Endja (superficie 12 ha) pour une autorisation de programme (AP) de 6 millions de dinars et qui seront lancées courant 2006, participeront à desserrer l'étau de l'enclavement des populations rurales ayant un taux de chômage très élevé et transformeront ces localités en de pôles attractifs pour les investisseurs.