La population de Bouraoui Belhadef, une commune du sud-est de la wilaya de Jijel, a soif et elle le clame haut et fort. Sa détresse, qui s'étale sur les quatre saisons de l'année, n'a d'égale que cette souffrance qui pousse les habitants à aller chercher l'eau d'un endroit à l'autre. «Ce sont les femmes qui souffrent le plus, il faut venir les voir en été, c'est insupportable pour elles quand elles sont contraintes de se déplacer loin de leur domicile à la recherche d'une goutte d'eau», s'indigne le P/APC de cette municipalité à vocation rurale. Au-delà des assurances données sur le montant de 5 milliards de centimes qui a été réservé pour l'AEP dans la région, la population ne cesse de crier sa détresse face à une telle situation. Un seul réservoir d'eau assure cependant une alimentation insuffisante et irrégulière des habitants du centre urbain du chef-lieu de la commune, également en butte à une dégradation du réseau routier. Pour le P/APC, le montant débloqué est loin de couvrir les besoins de la population. «Il y a un programme complémentaire qui peut aller jusqu'à 10 milliards de centimes», tiennent à rassurer des responsables de la wilaya en déplacement dans la région il y a quelques jours. Le plus pénible pour les habitants est qu'il n'y a aucun point d'eau permettant à la population de s'abreuver, à l'image de cette bourgade de Ouled Khelas. A Ghedir El Kebch et Sebt, qui viennent de bénéficier de la mise en service d'un projet de gaz naturel, la situation est encore plus dure qu'à Nator, l'autre mechta qui éprouve les pires difficultés à s'abreuver en hiver comme en été. Le plus paradoxal est que le gaz est arrivé du fin fond du Sahara jusqu'à ces lieux, pendant que l'eau attend toujours d'y être pompée pour étancher la soif de la population.