« De 5 à 9 heures, nous n'avons pu livrer que 680 tonnes alors que, d'ordinaire, nous en expédions jusqu'à 8 000 par jour, y compris les weekends et jours fériés » Un phénomène assez rare de nos jours : hier, vendredi, à 9h30, il n'y avait pas file de camions devant l'usine de ciment et le long du quai de chargement. Seuls quatre camions étaient en train de charger la marchandise. D'habitude, nous dira un ouvrier, l'endroit grouille de monde et la chaîne des transporteurs atteint jusqu'à deux kilomètres. « De 5 à 9 heures, nous n'avons pu livrer que 680 tonnes alors que, d'ordinaire, nous expédions jusqu'à 8 000 tonnes par jour, y compris les weekends et jours fériés » indique notre interlocuteur qui précise que l'usine tourne à pleine capacité depuis une semaine, après un arrêt technique qui aura duré près de deux mois. Le responsable commercial de l'ECDE, que nous avons rencontré sur les lieux, abonde dans le même sens en insistant sur la disponibilité du produit. « Depuis la reprise de la production, il y a une semaine, nous produisons 7 500 t /jour et nous avons décidé de réserver le gros de cette production aux entreprises de réalisation et aux distributeurs publics pour des raisons évidentes. Malheureusement, les entreprises de réalisation ne jouent pas le jeu et s'obstinent à bouder l'usine pour des raisons obscures. Elles n'ont pas daigné enlever leur quota, conformément à la programmation initialement arrêtée, ce qui nous a obligés à valider tous les bons d'enlèvement antérieurs pour commercialiser le produit et assurer la bonne marche des chantiers de réalisation » a-t-il souligné. Il accuse certains entrepreneurs de vouloir contribuer à la déstabilisation du marché en jouant le jeu des spéculateurs qui veulent maintenir la tension sur le matériau et les prix pratiqués. Signalons que le bon d'enlèvement de 20 t, qui est cédé par l'ECDE à 12 millions de centimes, est revendu sur le marché à deux fois son prix ! Nous avons tenté d'avoir la version de certains chefs d'entreprises, mais toutes nos tentatives se sont avérées vaines.