Le secteur du bâtiment fonctionne au ralenti à cause du manque du ciment sur le marché au centre du pays. Ce dernier est actuellement assujetti au bon vouloir des spéculateurs qui font tout pour maintenir, le plus longtemps possible, cette situation de carence. Ainsi, le prix du sac de ciment chez les revendeurs est passé de 320 à 450 DA, soit une augmentation de plus de 20%. Celle-ci est due à l'arrêt, depuis une semaine, d'une partie de l'usine de production du ciment de Meftah. Pour preuve : la chaîne interminable des semi-remorques stationnés devant l'usine. Selon un entrepreneur de la région de la Mitidja, les camions de transport de cette marchandise passent plus de 48 h dans l'usine pour être chargés. «En plus de la hausse du prix du ciment, il y a aussi le problème des transporteurs qui exigent une augmentation de 30%, arguant qu'ils passent parfois deux jours au niveau de l'usine à attendre leur tour pour être chargés», explique notre interlocuteur. Selon lui, les besoins du marché en matière de ciment sont très importants au regard du grand nombre de chantiers de construction lancés et relancés ces derniers temps. Certaines entreprises de construction privées et publiques ont vu leur activité baisser en raison de la raréfaction de ce matériau de construction. En attendant que le marché retrouve sa stabilité, ces entreprises se retrouvent entre l'enclume et le marteau. Tarabustés par le maître d'ouvrage qui exige le respect des délais de réalisation conformément au cahier des charges d'un côté, et faire face à l'instabilité des prix du ciment», souligne l'entrepreneur qui appréhende l'arrêt des travaux. D'après lui, certaines entreprises de construction font le déplacement jusqu'à l'usine de Chlef pour ne pas perdre la cadence de leurs travaux. Les professionnels du bâtiment ont les yeux braqués sur la cimenterie publique de Meftah qui n'est pas totalement à l'arrêt mais, il s'agit seulement d'une opération de maintenance. Pour rappel, l'usine a cédé 35% de son capital au groupe Lafarge. Le groupe français assure aussi la gestion de cette cimenterie, selon les termes de l'accord signé entre les deux parties. Lafarge qui produit actuellement 8 millions de tonnes de ciment par an, compte porter sa production à 15 millions de tonnes en 2015. M. Kedada.