Un festival haut en couleur qui draine des millions d'hindous dans les eaux sacrées du Gange. Dix millions de pèlerins hindous et des centaines d'ascètes nus et couverts de cendre se sont baignés dans les eaux sacrées du Gange pour l'un des plus importants festivals religieux au monde. La date, choisie par les astrologues, est le jour du « principal bain royal » du « Kumbh Mela », un festival haut en couleur de 104 jours qui se tient en Inde tous les trois ans et permet aux hindous de se laver de leurs péchés et d'interrompre le cycle de la réincarnation en s'immergeant dans le Gange. Cette fête commémore une bataille de la mythologie hindoue entre les dieux et les démons se disputant une cruche remplie du nectar de l'immortalité. Lors de la bataille, quelques gouttes tombèrent dans quatre endroits différents : les villes d'Allahabad, Haridwar, Ujjain et Nasik. Le « Kumbh Mela » alterne entre ces quatre villes. Selon les organisateurs, plus de 40 millions de pèlerins ont foulé les 187 ghats — larges esplanades menant au Gange — depuis le début du « Kumbh Mela » le 14 janvier. Le festival se terminera le 28 avril. Après avoir voyagé dans des camions, des bus et des trains bondés, des familles entières, représentant toutes les castes et tribus de la société indienne, se pressaient sur le site de 130 km2 dans une ambiance de ferveur religieuse, avec parfois pour tout bagage un maigre baluchon. Des centaines de « Naga Sadhous », des ascètes qui se considèrent comme les gardiens de la foi hindoue et vivent reclus dans les montagnes de l'Himalaya, ont entrepris leur bain rituel dans un même élan, brandissant des tridents, des épées et des crosses avant de se jeter dans l'eau fraîche et remuante. Nus et couverts de cendre, ces hommes, qui ne vivent que pour la méditation, arborent en outre de longues barbes et des « dreadlocks ». Des milliers de spectateurs, dont des touristes étrangers, assistaient à leur bain. Selon l'agence Press Trust of India (PTI), deux femmes sont mortes renversées par une voiture qui transportait des « Naga Sadhous ». D'importantes forces de police étaient présentes sur les lieux, notamment aux abords des ponts enjambant le Gange. Quelque 16 000 policiers ont été mobilisés pour prévenir les bousculades. Des dizaines de pèlerins avaient été piétinés en 2003.