Le projet de réalisation de la pénétrante autoroutière Béjaïa-Ahnif (Bouira) sur une centaine de kilomètres n'avance pas au rythme souhaité. Depuis la dernière visite du wali sur le chantier, en décembre 2018, le groupement algéro-chinois (Sapta-CRCC) avance lentement sur le tronçon Akhnak-Amizour, long environ de 26 kilomètres. En visite la semaine passée sur les lieux, le wali de Béjaïa a constaté que le taux d'avancement du programme sur le tronçon Akhnak-Amizour est de 60% seulement. Encore une fois, l'entreprise chinoise s'est plainte du manque de TVO. A en croire les Chinois, le problème du TVO n'a jamais été réglé définitivement depuis la visite du wali en octobre 2018 sur les lieux. Les responsables des entreprises de réalisation avaient déclaré que «le chantier est alimenté en agrégats depuis la carrière de Toudja à raison d'une rotation par jour, soit 20 camions (10 000 tonnes par mois)». «Cette quantité est insuffisante», avaient-ils ajouté. Le wali a tenu à rassurer une nouvelle fois le responsable de l'entreprise chinoise que «leurs besoins en matière de TVO seront pris en charge par l'administration afin d'augmenter la cadence des travaux de réalisation de la pénétrante autoroutière à partir de samedi (hier)». En contrepartie, le premier responsable de la wilaya a exigé d'eux de livrer les tronçons achevés en réalisant «des entrées et des sorties à partir de l'ancienne route (la RN26) vers la pénétrante afin que les automobilistes en profitent et de soulager un tant soit peu le trafic sur l'ancienne route nationale». En effet, entre Akhnak et Amizour, au moins 12 kilomètres de route ont été réalisés mais qui ne profite pas au trafic. Faut-il rappeler à ce propos la promesse faite en octobre 2018 par le responsable de la division technique à la direction générale de l'Agence nationale des autoroutes (ANA), Mohamed Khaldi, que «la section qui démarre du point kilométrique 32 (PK32) au niveau de Sidi Aïch jusqu'au PK22 (Amizour), une section prioritaire, sera mise en circulation au début de l'année prochaine, soit en janvier ou février 2019». Le vœu que le wali a réitéré de voir un renfort consistant en main-d'œuvre et en moyens matériels sur les différentes sections semble tombé dans l'oreille d'un sourd. Le plus important viaduc, se trouvant à Akhnak, est cependant en voix d'achèvement. S'élançant sur 960 mètres de long, il reste environ 200 mètres de pose de poutres en béton avant l'enrobage. Cependant, 15 ouvrages d'art restent encore à achever par la Société algérienne des ponts et travaux d'arts (Sapta), à l'exemple de l'échangeur Amizour-El Kseur qui enjambe l'autoroute au lieudit «Les trois chemins», relevant de la première commune. Au niveau du tunnel de Sidi Aïch, la nature du terrain a donné du fil à retordre à l'entreprise chinoise. La même technique de creusage qui est toujours utilisée permet d'avancer moins d'un mètre seulement par jour. Selon la cellule de communication de la wilaya, «1223 mètres du tunnel de Sidi Aïch ont été réalisés sur les 1628 mètres prévus». Pour les autorités «l'étape la plus difficile dans le chantier de cette pénétrante autoroutière se situe au niveau de ce tunnel dont les travaux se poursuivent avec beaucoup de prudence et de précaution, à cause de la nature de la roche». Toutefois, il reste à réaliser 468 mètres, selon la même source. Ainsi, le tronçon de 15 km qui va jusqu'à Ilmaten ne sera pas livré ce mois comme l'avait exigé le wali lors de sa dernière visite à cause des travaux du tunnel qui traînent. Le tronçon Amizour-port de Béjaïa n'est finalement pas entamé au 4e trimètre de l'année 2018, comme l'avait ordonné l'ancien ministre, Abdelghani Zaâlane, en mai 2018. La section s'allonge sur 22 kilomètres de terre inondable et se caractérise par le phénomène de tassement du sol. De nouvelles études doivent être présentées à l'administration visant à trouver des solutions pour traiter le sol et surtout pour sauvegarder la consistance initiale du projet au lieu de réduire la largeur de l'autoroute à deux sens en double voie. Entre 6 et 7 mètres de dénivelé ont été réalisés sur plusieurs kilomètres sur ce tronçon, mais aucune proposition ni date ne sont avancées pour le moment.