Inscrites au sommaire des troisièmes journées d'enseignement postuniversitaire organisées à l'université des sciences islamiques de Constantine dans le cadre d'un jumelage entre les facultés de médecine de Constantine et celle de Strasbourg, l'hémophilie et les maladies hémorragiques héréditaires ont fait l'objet, deux jours durant, les 24 et 25 avril, d'un très large état des lieux. Travelling qui a permis aux nombreux spécialistes venus de différentes wilayas de l'Est de prendre toute la mesure de ces pathologies chroniques invalidantes qui affectent un nouveau né sur 10 000 naissances, touchant essentiellement des garçons, selon l'OMS et la fédération mondiale de l'hémophilie. D'après cette même source, ils seraient près de 3 000 à souffrir de ces maladies en Algérie. Ce dernier chiffre est cependant jugé exagéré par l'association algérienne des hémophiles, qui estime que le chiffre est plus près des 1 500 cas que celui de 3000 cas rapporté par les institutions internationales. Par contre, un large consensus s'est établi dans la sphère des hématologues autour de la dangerosité de ces pathologies malheureusement trop souvent banalisées par les parents qui n'accordent pas l'attention voulue par rapport à certaines manifestations de la maladie, telles les saignements et autres petites hémorragies, souvent traités par des remèdes ancestraux. Saignements qui aboutissent, quand ils ne sont pas traités à temps, à des douleurs chroniques invalidantes, localisées au niveau des articulations des membres supérieurs et inférieurs. Voire au décès du malade quand le syndrome hémorragique aboutit à des atteintes sévères. Syndrome qui serait, selon les spécialistes, directement transmis par les mères. D'où l'importance vitale, très largement soulignée lors de ces journées, de détecter la maladie dès les premiers symptômes hémorragiques. Une action de prévention indispensable mais pas toujours évidente, selon un représentant de l'association pour la protection des hémophiles de la wilaya de Constantine. Par ailleurs, dans le cadre d'un échange d'expériences, un panel de spécialistes a été invité, hier, à plancher sur la question autour du Dr Faradji, responsable du département d'hématologie au CHU Hautepierre de Strasbourg. Rencontre qui s'est tenu au service d'hématologie du CHU de Constantine.