A peine installé, le nouvel exécutif de l'APC de Béjaïa fait face à une fronde de la part des habitants de plusieurs quartiers et cités de la ville. Ceux-ci ont organisé hier une marche de protestation qui a drainé quelques centaines de personnes pour dénoncer «la mauvaise gestion de la ville par les élus et les commis de l'Etat». Les manifestants ont accusé les élus de l'APC, de l'APW et de l'administration publique «d'incompétents». Cette sortie intervient quelques jours seulement après le renouvellement de l'exécutif de l'APC de Béjaïa qui n'a, semble-t-il, pas satisfait certaines parties à juger par les pancartes et les portraits des élus de l'exécutif barrés au feutre rouge. Pour un manifestant, le maire de Béjaïa a «sacrifié les meilleurs pour monter un exécutif de consensus avec des incompétents». Quoi qu'il en soit, la situation décriée hier dans les rues de Béjaïa est l'œuvre du même exécutif dont le remaniement n'a pas apporté de grands bouleversements dans sa composante. Les tiraillements entre élus et la guerre partisane larvée qui ont bloqué l'APC depuis l'installation du premier exécutif ont mis du sable dans les rouages de la machine exécutive l'empêchant de gérer efficacement les problèmes des citoyens. Les résidants de la commune ne semblent pas vouloir donner du temps à cette nouvelle équipe. Cependant, la dégradation du cadre de vie des citoyens ne dément pas leur colère. Les manifestants ne font pas dans la sélection puisqu'ils tiennent pour responsable de cette gestion «chaotique» l'assemblée communale, l'assemblée de wilaya, le chef de la daïra et le wali. Dans le quartier des 1000 logements d'Iheddaden, d'où est partie l'initiative de cette marche, on se plaint entre autres de «l'inondation des caves des bâtiments par les eaux usées». Le visiteur de la ville peut constater aisément l'état de délabrement des routes, les trottoirs défoncés et l'éclatement des réseaux d'eau potable et de l'assainissement un peu partout dans les quartiers. La question de l'insalubrité qui règne en ville est sans précédent et elle s'accentuera davantage ce mois de carême si on ne libère pas le projet de l'Epic communal pour le traitement des déchets. La ville de Béjaïa accueille ses visiteurs au niveau de Bir Slam avec un tronçon de route impraticable. Ce tronçon a été décapé depuis plusieurs mois et n'a pas été remis en l'état. Les manifestants, qui ont organisé un rassemblement devant le siège de l'APC, n'ont épargné aucun élu. Ils ont invité «tous les élus APC-APW de toutes les formations politiques à dégager». Ils ont traité tous les élus de «menteurs» en reprochant à ces derniers le non respect des engagements électoraux. Quelques heures après la publication de l'appel à la marche, l'exécutif de l'APC s'est pressé à publier un communiqué répercuté sur la page facebook du maire. Ce dernier a promis de dévoiler publiquement «Un «plan Marshall» pour la commune de Béjaïa» pour la journée du 3 mai, mais rien n'a été communiqué jusqu'à l'après-midi d'hier. Dans le même communiqué, le maire s'engage : «le problème des routes et la majorité des axes principaux de la ville seront bitumés durant le mois de mai et de juin». L'exécutif multiplie les annonces de quelques opérations comme celle informant du «passage de la ville à la technologie LED pour économiser de l'énergie et de l'argent, les principales routes sont déjà fonctionnelles en attendant les quartiers» et la promesse de faire plus d'effort pour rendre publiques toutes les activités de l'APC.