Le conflit opposant depuis plusieurs mois la direction de l'éducation de Bouira au syndicat des enseignants, le Cnapeste, s'enlise, en raison de l'absence de dialogue entre les deux parties, qui campent chacune sur ses positions. Bien que les syndicalistes affirment avoir épuisé toutes les voies de recours possibles visant à solutionner le conflit, l'attitude de l'administration suscite des questionnements. Le bras de fer entre les deux parties peine à connaître son épilogue. Ne voyant rien venir quant au cas des quatre enseignantes de l'école primaire Choudani Ahmed, du quartier Ras Bouira, destinataires de décisions de transfert obligatoire, décidé par le DE, en réaction à leurs activités syndicales, le Cnapeste qualifie les sanctions et les mesures en question d'«arbitraires, injustes et surtout de provocatrices», en réclamant leur réhabilitation dans leurs postes respectifs et l'annulation des notifications. Pour se faire entendre, et en réaction à l'attitude «autiste» du responsable du secteur de l'éducation, des marches et rassemblements de protestation ont été organisés à l'appel du syndicat. «Nous avons avisé par correspondance le premier responsable de wilaya sur ce conflit et aucune réponse ne nous a été envoyée», se désole Mohamed Taoudiat, le coordinateur du Cnapeste à Bouira. Pour faire pression sur le DE, le syndicat a décidé de ne pas remettre les bulletins de notes du deuxième et troisième trimestre. En plus de ce problème à l'origine de la crise, le Cnapeste a révélé des dépassements «gravissimes» émanant du premier responsable du secteur. «Les enseignants souffrent des dépassements du DE et le wali ne semble pas concerné», note encore le coordinateur de wilaya, en soulignant au passage que la dignité de l'enseignant est une ligne rouge à ne pas franchir. Revenant aux sanctions infligées à l'encontre des membres du Cnapeste, le syndicat a rappelé que le responsable en question ne cesse de piétiner la réglementation et les lois de la République. «Nos collègues ont été sanctionnées pour avoir dénoncé la gestion du directeur de l'établissement», a-t-on indiqué, en ajoutant qu'elles ont été présentées devant le conseil de discipline le 7 mars, soit à la veille de la Journée mondiale des droits de la femme. Le syndicat tient à dénoncer ce qu'il qualifie d'«entêtement dangereux» du directeur de l'éducation. Ce dernier ne s'est pas arrêté là, puisqu'il a décidé, en guise de riposte, de suspendre la prime de rendement aux enseignants qui n'ont pas remis les bulletins de 2e trimestre. Sa réaction a suscité des questionnements et de l'étonnement. «C'est une provocation», souligne-t-on. Néanmoins, c'est le refus du wali de recevoir les représentants des enseignants qui pose aussi problème. Le Cnapeste a réclamé à l'occasion du dernier rassemblement tenu devant le siège de la wilaya le départ pur et simple du directeur de l'éducation. Dans une déclaration faite récemment à la radio locale, le DE a expliqué, au sujet de ce bras de fer, qu'il ne fait qu'appliquer à la lettre la réglementation en vigueur en rappelant que même la commission ministérielle avait appuyé la décision prise à l'égard des 4 enseignantes concernées, en rappelant que les portes du dialogue sont toujours ouvertes. Cependant, la pérennité du bras de fer et du conflit en question risque d'engendrer des répercussions négatives sur la tenue des examens de fin d'année, dès lors que le Cnapeste a décidé de durcir son mouvement de contestation.