Des dizaines d'avocats de Boumerdès ont répondu, hier, à l'appel du bâtonnat en organisant un sit-in devant la cour de justice pour rappeler leur soutien au mouvement populaire et le rejet de l'élection présidentielle du 4 juillet. Malgré la chaleur suffocante de la journée, les robes noires ont tenu à participer à cette action «pour démontrer notre détermination à poursuivre la lutte pour l'instauration d'une Algérie libre et démocratique». «Samidoun Samidoun, lil 3saba rafidoun» (nous sommes des résistants, nous refusons les gangs), ont-ils crié en chœur. Brandissant quelques emblèmes nationaux et une grande banderole, les manifestants ont scandé à l'unisson de nombreux slogans plaidant pour l'instauration d'un Etat civil à travers le respect du principe de la primauté du politique sur le militaire. «Dawla madania machi 3askaria», «Djazaïr djemhouria machi kaserna» (l'Algérie est une République, pas une caserne), ont-ils longuement répété sur les marches de la cour. Abordé, un avocat dénonce la sourde oreille des tenants du pouvoir, qui tiennent à l'organisation de l'élection présidentielle alors que le peuple et la classe politique exigent l'entame d'une période de transition sans les symboles du régime. «Bensalah et le chef d'état-major sont en train de jouer avec le feu. Sinon comment expliquer le fait que malgré les marches grandioses organisées depuis le début du mois de Ramadhan à l'échelle nationale, ils n'ont pas encore changé de discours et refusent de partir bien qu'ils soient honnis et rejetés par la rue», a-t-il estimé. Quelques minutes plutard, un jeune, visiblement très engagé dans le hirak, rejoint la manif' avant d'entonner des slogans qui tournent les Ouyahia, Tahkout, Ouled Abbès et consorts en dérision. Les manifestants ont aussi réitéré leur soutien à leur collègue Salah Dabouz qui, malgré les poursuites dont il fait l'objet, n'a pas manqué de participer à l'action pour exiger «le départ du système». «Nous sommes tous Salah Dabouz» «Justice indépendante», «Y›en a marre de ce pouvoir», «Ulac l'vote ulac», ont-ils scandé à tue-tête avant de chanter l'hymne national et se disperser.