La demande de mise en liberté du général à la retraite, Hocine Benhadid, a été rejetée hier par la chambre d'accusation près la cour d'Alger, après examen de l'appel contre sa mise en détention provisoire, le 12 mai dernier par le tribunal de Sidi M'hamed. Après la plaidoirie de son avocat, Me Bachir Mechri, pour une mise en liberté et du représentant du parquet qui a demandé la confirmation de la décision du juge, la chambre d'accusation a statué sur le maintien de la détention du général à la retraite. «Le juge d'instruction aurait dû déclarer le non-lieu ou renvoyer le dossier devant le tribunal, à partir du moment où il a achevé l'instruction la veille de l'examen de l'appel par la chambre d'accusation. Il y a une volonté délibérée de maintenir le général Benhadid en prison, malgré son état de santé. Il n'arrive même pas à se tenir debout. Il est sur une chaise roulante et risque à n'importe quel moment d'y passer», nous dit Me Bachir Mechri. L'avocat estime, par ailleurs, qu'il défie le parquet général de trouver une seule phrase dans la lettre publiée le 25 avril dernier sur les colonnes d'El Watan, qui mérite la qualification d'«atteinte au moral des troupes». Selon lui, «c'est le parquet général qui s'est autosaisi contre le général Benhadid,je reste persuadé que cette poursuite vise à discréditer le chef d'état-major de l'Anp et vice-ministre de la Défense, Ahmed Gaïd Salah. La lettre de Benhadid est une sorte de main tendue à ce dernier. Il lui a exprimé son souhait de l'aider à trouver une sortie à la crise politique que traverse le pays. Qu'y a-t-il de mal à faire des solutions politiques ? Tous les jours, de nombreux hommes politiques le font sans qu'ils ne fassent l'objet de poursuites. Pourquoi c'est uniquement Benhadid qui se retrouve en prison ?» Maître Bachir Mechri n'y va pas avec le dos de la cuillère. «Le général Benhadid subit de la hogra. On l'a jeté en prison pour avoir exprimé une opinion. Aucune phrase dans le texte qu'il a écrit n'est dirigée contre le chef d'état-major de l'Anp. Bien au contraire. Il lui a rendu hommage de manière indirecte pour ses efforts et tendu sa main pour l'aider à faire sortir le pays de la crise. Il n'y a rien qui puisse porter atteinte au moral des troupes et je défie quiconque qui me prouve le contraire» souligne l'avocat. Il est à rappeler que le général Benhadid avait déjà été placé en détention au mois de septembre 2015, pour «entreprise de démoralisation de l'armée» avant d'être libéré provisoirement, en juillet 2016 à cause de la détérioration de son état de santé. Jugé le 22 mars 2018, il a été condamné à un an de prison avec sursis et à 20 000 DA d'amende par le tribunal de Sidi M'hamed à Alger.