A l'instar des autres wilayas, Djelfa célèbre la journée nationale du scoutisme, coïncidant chaque année avec le 27e jour du mois de mai. Le long périple du scoutisme à Djelfa qui, à titre de rappel, commémorera l'année prochaine le 75e anniversaire de sa création, remonte à l'affiliation à la Fédération SMA d'Alger en 1937, puis l'inauguration du 1er local appartenant à Omrane Naâs en 1939 et également d'autres activités faites au fil du temps. Touati Miloud, chercheur de Djelfa dans le domaine des scouts, s'est rapproché d' El Watan pour nous parler de cette «école» de vie dans l'histoire de cette wilaya. D'après lui, le scoutisme avance trois enjeux majeurs pour comprendre et réinventer l'action du mouvement scout, dont la diversité culturelle, spirituelle et religieuse, la démocratie et la cohésion sociale. Il contribue à la construction d'un monde meilleur à travers l'engagement des centaines de millions de femmes et d'hommes fidèles à la même promesse. Ces personnes ont bénéficié de l'apport d'une méthode éducative, dans un mouvement qui privilégie un sens de l'engagement social qui permet de prendre une part active dans la résolution des problèmes sociaux où que l'on soit. Mais pour répondre à des besoins sociaux qui évoluent sans cesse, le scoutisme a besoin de se réinventer lui-même en permanence, d'où cette nécessité d'un questionnement qui est le vôtre aujourd'hui. La véritable tradition du scoutisme est l'innovation. Par ailleurs, selon notre interlocuteur, la grande chance du mouvement, c'est d'être à la fois global et local. Il est «global». Cela veut dire qu'il accepte une mondialisation qui se donne des limites et qui doit s'adapter aux réalités locales. Cela veut dire en outre que le mouvement doit être respectueux des cultures et des identités. Mais pour faire avancer la cause du «local», il faut agir au niveau «global». Cette nature globale l'appelle à mener des actions de plaidoyer dans le contexte de la gouvernance mondiale, notamment en relation avec le système des Nations unies. Le fameux slogan «penser global, agir local», s'applique aisément au mouvement scout, qui a une vraie nature «globale» : il reconnaît avoir une responsabilité globale, tout en ayant la capacité d'agir au niveau local. «Le scoutisme musulman algérien, celui des anciens SMA, a une grande et généreuse tradition de coopération internationale et pourra renaître de ses cendres, pourvu que l'Etat le prenne en charge», a conclu ce chercheur.