Plus de 44 millions de Britanniques sont appelés aujourd'hui aux urnes pour renouveler leur Parlement dans le cadre des élections législatives qui verront la participation notamment des trois grands partis politiques du pays dont les travaillistes, au pouvoir depuis 13 ans. Outre les travaillistes (Labour), parti du Premier ministre sortant Gordon Brown, les Conservateurs (tories) de David Cameron et les Libéraux démocrates (lib déms) de Nick Clegg, sont en lice pour ce scrutin, en plus de plusieurs petits partis. Au dernier jour de leur campagne, les chefs des trois grands partis britanniques ont multiplié mercredi leurs efforts pour séduire les millions d'électeurs, jusqu'ici, indécis. Les législatives britanniques s'annoncent très serrées : Une enquête ComRes pour la chaîne ITV et le quotidien The Independent, placent en tête les tories (37%), devant le Labour (29%) et les libéraux-démocrates (26%). Cependant, les deux derniers sondages publiés mercredi ont confirmé les conservateurs à la première place, mais sans la majorité absolue qui permettrait à David Cameron d'entrer à Downing Street dès vendredi et de former un gouvernement sans alliance. « Je n'ai jamais pensé que cette élection allait être facile », a reconnu M. Cameron hier sur la chaîne ITV, avant d'ajouter « les Britanniques ne vous apportent pas le gouvernement du pays sur un plateau, ils vous obligent à juste titre à le mériter ». Les Conservateurs sont quasiment confiants quant à une victoire à ce scrutin mais en raison des distorsions liées au mode de scrutin (uninominal à un tour), les travaillistes pourraient arriver en troisième position en voix, et quand même obtenir le plus grand nombre de sièges, selon les analystes. Les élections à la chambre des Communes, chambre basse du Parlement, se tiennent au scrutin uninominal majoritaire à un tour : le candidat recueillant le plus de voix devient député. Ce système favorise les grands partis au détriment des petits, les électeurs souhaitant voter « utile » dès l'unique premier tour. Les 650 circonscriptions d'Angleterre, du pays de Galles, d'Ecosse et d'Irlande du Nord sont régulièrement « redécoupées », afin d'y maintenir une moyenne d'environ 70.000 inscrits. Mais la révision n'a lieu que tous les douze ans. Celle en cours ayant été lancée en 2000, ces élections-ci sont fondées sur des listes datant d'une décennie. De ce fait, et en raison des mouvements de population, la taille des circonscriptions varie de 22.000 à 110.000 électeurs, une situation qui favorise grandement les travaillistes. Les fiefs du Labour sont en effet dans les villes, des circonscriptions où le nombre des inscrits est moins important et où il faut donc moins de suffrages pour faire élire un député. Le parti qui obtient la majorité absolue à la chambre des Communes (326 députés sur un total de 650) est appelé par la reine à former un gouvernement et son chef de file devient Premier ministre. Et si aucun parti n'a la majorité absolue, le Parlement est dit « hung » (« suspendu »). Dans ce cas, le Premier ministre sortant (Gordon Brown) garde la main. En l'absence de Constitution écrite, l'usage veut qu'il puisse rester à son poste, même s'il est battu en voix et en sièges. Il peut alors tenter de trouver des soutiens auprès d'autres partis. Cependant, si une coalition est réunie contre lui, il est conduit à la démission.