Les logements de fonction occupés par des retraités de l'éducation nationale posent toujours problème dans la wilaya de Blida. Censé être résolu depuis plusieurs années, même les directives de M. Benbouzid, quant à la résolution de ce problème, semblent ne pas être suivies d'application. Bien au contraire, cette situation se complique davantage vu qu'il y a chaque année de nouveaux fonctionnaires qui prennent leur retraite, mais qui continuent toujours d'occuper des logements destinés aux personnes « actives ». La plupart d'entre eux ont plus de 30 ans de carrière dans le secteur de l'éducation nationale et se sentent lésés lorsqu'ils reçoivent des mises en demeure ou des décisions de justice les sommant de « vider les lieux ». Ils disent qu'ils ne possèdent pas d'autres logis. Des personnes concernées par ces mises en demeure dénoncent la politique des deux poids, deux mesures pratiquée par les services de l'académie de Blida. « Ceux qui ont le piston n'ont pas été touchés par ces mesures », nous a déclaré, l'air révolté, un retraité de ce secteur, figurant sur la liste des personnes ayant reçu des « avertissements ». Les établissements scolaires touchés par ce phénomène sont situés notamment à Blida, Mouzaïa et Boufarik. D'après la responsable chargée de ce dossier au niveau de l'académie de Blida, il y aurait dans cette wilaya pas moins de 106 logements de fonction appartenant à l'Education nationale qui demeurent toujours occupés par des retraités. « La plupart des retraités espèrent bénéficier de la cession de ces logements. Cela est impossible puisque la majorité de ces derniers sont des logements d'astreinte, c'est-à-dire situés à l'intérieur même des établissements scolaires », nous a informés notre interlocutrice. Ces 106 logements sont censés être attribués aux ayants droit, c'est-à-dire les directeurs, les surveillants généraux, les économes, les censeurs et les gardiens qui sont en activité. D'après la réglementation, chacun devra occuper le logement d'astreinte situé dans l'établissement où il exerce et ce, pour un bon fonctionnement de ce dernier. D'ailleurs, ils sont près de 100 fonctionnaires appartenant à ce secteur dans la wilaya de Blida qui viennent d'être promus, suite à des concours, dans des postes nécessitant des logements de fonction (directeurs de CEM, d'écoles primaires, surveillants généraux…). Vu l'occupation de plusieurs logements par des retraités, il est impossible pour ces nouveaux responsables de bénéficier de leur « droit ». D'après des sources concordantes, les retraités ne sont pas les seuls qui posent « problème ». Il y aurait même des logements qui ont été octroyés à des fonctionnaires exerçant au niveau du siège de la direction de l'éducation, alors qu'ils ne sont pas prioritaires. « Le peu de logements qui existent ne sont pas donnés aux ayants droit. Les priorités ne sont jamais respectées, et c'est carrément la politique du piston qui règne à l'académie de Blida », regrette le responsable d'un établissement scolaire. Ce dernier dit avoir du mal à accomplir son « boulot » convenablement, puisque sa résidence est loin de son lieu de travail, alors qu'il est censé être matin et soir dans le logement d'astreinte. Ce « grave dysfonctionnement » a fait que même un programme présidentiel n'arrive toujours pas à être appliqué à Blida. Il est relatif à la réhabilitation du lycée Ibn Rochd, datant de l'époque coloniale. (Cela concerne plusieurs anciens lycées à l'échelle nationale). La cause : les personnes retraitées qui l'occupent actuellement n'ont pas voulu libérer les logements pour que les autorités concernées puissent entamer l'opération. Ils disent qu'ils risqueraient de devenir des SDF au cas où ils « céderaient ». Enfin, les ex-fonctionnaires de l'éducation nationale, qui continuent d'occuper les logements de fonction ou d'astreinte, espèrent que le wali de Blida et les commissions de daïra s'occuperont de leur cas épineux et de leur octroyer des logements sociaux, afin qu'ils puissent libérer les lieux. Il s'avère, toutefois, que certains d'entre eux, « bien épaulés » ont déjà bénéficié d'un bien de l'Etat (logement ou lot de terrain), alors qu'ils continuent de faire du chantage…