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Mahieddine Tahkout et des cadres de l'ANDI devant le tribunal de Sidi M'hamed : Les suspicieux indus avantages accordés dans le cadre du montage automobile
Les enquêtes menées par les services de la Gendarmerie nationale sur la corruption se poursuivent. En cette fin de semaine, l'investigation liée aux avantages accordés par l'Andi (Agence pour le développement et l'industrie) à certains hommes d'affaires dans des conditions suspicieuses a pris fin, apprend-on de source sûre. Ainsi, de nombreuses personnes, dont des cadres dirigeants de l'Andi, vont être présentées aujourd'hui devant le procureur près le tribunal de Sidi M'hamed, à Alger, pour leur présumée implication dans ce qui est qualifié de «non-respect de la réglementation», «perception d'indus avantages» et «abus de fonction». Le premier homme d'affaires à être convoqué, dans le cadre de cette enquête, est le patron du groupe Cima Motors, Mahieddine Tahkout, qui est (ainsi que son frère Nacer et son fils Billel) sous le coup d'une ISTN (interdiction de sortie du territoire national) depuis le 31 mars dernier. Nos sources affirment par ailleurs que de nombreux cadres du département du ministère de l'Industrie et de l'Andi ont été convoqués en tant que témoins dans ce dossier qui risque d'éclabousser l'ancien ministre, Abdessalem Bouchouareb, déféré, faut-il le rappeler, devant la Cour suprême dans l'affaire de Ali Haddad, patron du groupe ETRHB, en détention depuis deux mois déjà. Par ailleurs, nous apprenons de source judiciaire que la Cour suprême vient de programmer, pour le 19 juin, l'examen des pourvois en cassation contre le verdict de l'affaire autoroute Est-Ouest, prononcé le 7 mai 2015 après un procès houleux qui s'est terminé en queue de poisson. Les noms de nombreuses personnalités cités dans le rapport de l'enquête préliminaire ne faisaient pas partie des accusés. Les pourvois en cassation ont été déposés aussi bien par la défense de certains détenus, que par le représentant du ministère public. La Cour suprême devra donc décider l'acceptation ou le rejet, c'est-à-dire la confirmation de la sentence du tribunal criminel près la cour d'Alger. Cet examen intervient au moment où ce dossier a été rouvert au niveau de la même juridiction, qui doit entendre, dans les jours à venir, l'ancien ministre des Travaux publics, Amar Ghoul, dont le nom a été longuement cité lors du procès et qui devrait faire l'objet, incessamment, d'une levée d'immunité parlementaire, au niveau du Conseil de l'Etat, en sa qualité de sénateur. Par ailleurs, nous venons d'apprendre que le tribunal militaire de Blida a entendu de nombreux témoins, majoritairement des cadres de la présidence de la République, dans le cadre de l'enquête sur «des faits de complot contre l'autorité de l'Etat et de l'armée», pour lesquels sont poursuivis Saïd Bouteflika, frère-conseiller du Président déchu, l'ancien patron du DRS (Département de renseignement et de sécurité), le général de corps d'armée à la retraite Mohamed Medienne, dit Toufik, l'ex-coordinateur des services secrets et conseiller à la sécurité du Président déchu, le général-major à la retraite Athmane Tartag, dit Bachir, ainsi que Louisa Hanoune, secrétaire générale du PT (Parti des travailleurs), tous placés sous mandat de dépôt. Le juge d'instruction auditionnera, dès cette semaine, les mis en cause dans le fond. Pour certains avocats constitués dans l'affaire, «à ce jour, rien de concret n'apparaît dans le dossier et certains parmi les accusés ne devraient même pas être en prison». En tout état de cause, cette étape de l'instruction ne devrait pas prendre beaucoup de temps, avant que l'affaire ne soit renvoyée vers un autre tribunal militaire, pour être jugée. Durant la semaine écoulée, des proches de Louisa Hanoune ainsi que l'ancienne sénatrice et moudjahida Zohra Drif avaient saisi le chef d'état-major de l'Anp et vice-ministre de la Défense, le général de corps d'armée Ahmed Gaïd Salah, sur le cas de la secrétaire générale du PT, dont le seul tort est d'avoir exercé son rôle de femme politique qui s'inquiète pour le sort de son pays. Une semaine après, aucune réponse n'a été donnée aux lettres transmises, alors que Louisa Hanoune entame son deuxième mois de détention. Très malade, cette militante, qui a donné plus de 40 ans de sa vie à la lutte pour les droits et les libertés, «vit mal son incarcération» que beaucoup estiment «injuste». Une vaste campagne de mobilisation pour sa libération a été menée par ses proches et les militants du parti durant des semaines et s'est soldée par la mise en place d'un comité national populaire de soutien et de libération de Louisa Hanoune, alors qu'une pétition appelant à la fin de son incarcération a été signée par des milliers de personnes, dont des personnalités médiatiques, syndicalistes, culturelles et politiques, aussi bien algériennes qu'étrangères.