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Tayeb Abdelli. Artiste et écrivain : «Les bénéfices de la vente de mon livre iront à l'édification d'un mémorial Matoub Lounès»
Publié dans El Watan le 09 - 06 - 2019

Tayeb Abdelli est né en 1953 à Taourirt-Amrouche, commune de Tifra (Béjaïa). Militant identitaire et artiste polyvalent, il est surtout connu sous son nom d'artiste, «Tayeb Iqouvach».
Parolier très apprécié, ses poésies sont mises en musique et chantées par de nombreux chanteurs kabyles. Il vit, depuis la moitié des années soixante-dix, en France. «Matoub Lounès, notes et souvenirs d'un compagnon de lutte» est son premier ouvrage. Publié en France en mars dernier par Fauves éditions, cet ouvrage vient d'être édité en Algérie par les éditions Aframed.
Il fera certainement l'objet de vifs débats, tant il contient des passages qui remettent en cause bien des croyances sur le parcours du Rebelle.

Votre ouvrage vous l'avez écrit il y a presque 20 ans, pourquoi avoir attendu jusqu'à maintenant pour le faire sortir ?
Le livre a été écrit dans les quinze jours qui ont suivi le tragique et lâche assassinat de mon compagnon de lutte, Lounès. Je devais effectivement le publier à la même époque, mais un obstacle inattendu s'est dressé sur mon chemin. Les détails de cet écueil sont explicités dans l'avant-propos de ce témoignage.
Ceci étant, je ne suis pas de nature à en tenir rigueur à quiconque cherchant à me contrarier sans raison ou à me nuire dans mon allant. Je dois avouer que, quelque part, c'est Lounès qui m'a dicté tout ce que j'ai écrit. Je l'entendais me dire : «Ecoute-moi Tayeb, si tout ce que tu as vu de tes propres yeux tu ne le portes pas à la connaissance des Kabyles, je ne te le pardonnerais jamais». Cet écho revenait dans mes oreilles jusqu'à la publication de ce livre qui m'a apporté un soulagement très réconfortant.
Certains remettent en cause votre compagnonnage avec Matoub, ils vont même jusqu'à soupçonner de fausse la photo de couverture de votre ouvrage ?
Il ne manque plus que ces attardés m'accusent de théorie du complot. Ils peuvent même me qualifier de conspirationniste s'ils le désirent. Toutes ces aigreurs, ces bassesses, ces animosités, ces causticités, voire ces jalousies maladives, me renforcent dans ma fougue, mon ardeur, ma vitalité et mon énergie pour continuer, tant que je le peux, à honorer la mémoire de mon acolyte, jusqu'à mon dernier souffle.
Si je disais toute la considération que me manifestait Lounès, je parie qu'elle passerait pour de la fiction. Que les mesquins et les miteux déblatèrent et blablatent si cela peut les aider à se soulager de leur misérabilisme moral, aussi biscornu que démesuré.
Qu'ils sachent que nos vieilles disaient : Wi vɣun yini, ixef-iw d-ini. Si ces acrimonieux désappointés le désirent, ils peuvent prendre attache avec moi sur les réseaux sociaux, je les orienterais vers un ami, super médecin comportementaliste et psychiatre, qui leur accorderait, bénévolement, des consultations infaillibles, même à distance.
C'est Albert Einstein qui disait «Ne vous disputez jamais avec un imbécile, il vous fera descendre à son niveau et il gagnera par expérience». En tout cas, par mon ouvrage, j'ai remis les pendules à l'heure. Que cela déplaise à certains, c'est dans l'ordre naturel des choses.
Le film documentaire de 26 minutes traitant de l'épisode du gendarme de Michelet qui a mitraillé Matoub n'est pas encore montré au public. Qu'attendez-vous pour le diffuser ?
Le film documentaire, que j'ai tourné avec Lounès en avril 1989, qui fait plus de 26 minutes, comme vous le dites, est destiné, dans l'immédiat, à des projections réservées aux conférences-débats que j'anime dans différentes associations. Il n'est pas exclu que je crée ma propre Web tv sur YouTube pour le mettre en ligne avec d'autres documents en ma possession, dont les images de Mohya et bien d'autres archives.
Peut-être que lorsqu'il sera rendu public, des ratés de toutes natures vont encore trouver des inepties à fulminer. Pour information, pendant la période de son hospitalisation en région parisienne, Lounès avait refusé d'être filmé par un nombre incalculable de personnes qui se pointaient avec leur caméra. La confiance et la complicité qui nous liaient étaient sans commune mesure. Inutile que je m'attarde sur notre connivence.
Y a-t-il des choses que vous n'avez pas encore dites dans votre ouvrage sur Matoub Lounès ? Et pensez-vous écrire encore un autre ouvrage sur le Rebelle pour apporter des réponses à vos contradicteurs ?
Lounès disait : «Ma vie est une encyclopédie.» Si je dois détailler les vingt années de notre complicité, je pense qu'il faut, au bas mot, un pavé de 600 pages. A l'origine, ce livre atteignait les 300 pages, mais nous l'avons réduit à 176 pages, en France, pour aller au plus crucial.
Si j'ai bien compris, vous parlez des détracteurs et non des contradicteurs. S'il s'agit de contradicteurs, je me ferais un énorme plaisir d'échanger avec eux, s'il s'agit de détracteurs, je vous réponds que la vie est trop courte pour accorder du temps aux absurdités.
Vous envisagez de verser les bénéfices de vos livres pour la construction d'un mémorial en l'honneur de Matoub Lounès. Un mot sur ce projet.
Concernant le mémorial Matoub Lounès, mon aspiration est motivée par tout ce que je dois à ce compagnon d'une valeur inestimable. Je peux dire que je suis disposé à ajouter de mes propres deniers pour que le projet aboutisse. Il est, d'autre part, tout à fait clair que les bénéfices de la vente du livre iront, sou pour sou, à l'édification de ce mémorial, où les Kabyles et d'autres iront se recueillir et se reposer confortablement.
Une statue imposante de Lounès sera commandée quelque part en Europe et acheminée avec son socle à l'endroit de la dépose où il a été lâchement assassiné. J'appelle, enfin, toutes les bonnes volontés à se joindre à cette initiative pour perpétuer à jamais la mémoire du Rebelle par les actes et non seulement par les mots, aussi convenables, aussi fondés soient-ils.


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