A l'ouest, le taux de remplissage des barrages était de 18% en 2004. M. Sellal, qui effectuait un long périple, a conclu par « la nécessité d'entamer au plus vite les projets inscrits dans le plan quinquennal et de ne pas lésiner sur les moyens pour gagner du temps, offrir de l'eau à nos concitoyens, leur éviter les maladies moyenâgeuses et développer l'agriculture avec le recyclage de l'eau ». Globalement, le ministre s'est dit « satisfait et confiant car la situation reste maîtrisable ». Beaucoup de projets inscrits vont connaître un début d'exécution. Des correctifs ont été apportés à la gestion de l'eau comme par exemple ce rôle dévolu à l'ANB devenue ANBT (agence national des barrages et transferts) qui va permettre de bien gérer les crises éventuelles. Abdelmalek Sellal avait, en marge de sa visite à Tiaret, rappelé la stratégie suivie par son département à l'aune des grands défis. Il s'agit pour lui « de réaliser les cinq grands barrages, d'entreprendre des forages et, pour le long terme, continuer à opter pour le dessalement car c'est l'alternative la moins coûteuse et la plus sécurisante. » Beaucoup de projets inscrits dans le programme quinquennal vont être bientôt lancés. Tiaret a vu, au cours de l'été dernier, ses ressources hydriques chuter drastiquement et, par conséquent, l'approvisionnement des populations a été fortement perturbé. Ceci en dépit des efforts entrepris pour mobiliser 15 000 des 28 000 m3/jour nécessaires, notamment au chef-lieu de wilaya qui s'alimente à hauteur de 80% de l'unique infrastructure datant des années 30 (Barrage Benkhadda, Mechraa Sfa, à 25 km de Tiaret), actuellement envasé à près de 28% et ne contient plus que 8 millions de m3 sur les 43 millions m3 théoriques. Une situation due en partie aux lâchés d'eau pour l'irrigation de la plaine de la Mina (Relizane) mais qui n'avait pas empêché le ministère des ressources en eau d'entreprendre une série de grands travaux pour non seulement améliorer la qualité de l'eau mais aussi pour augmenter prochainement sa capacité de 20 autres millions de m3. Un manque qui avait nécessité un plan d'urgence pour ramener l'eau à partir de la nappe de Aïn Dzrit, à quelques 35 km. La visite du ministre aura été instructive car elle aura permis à la wilaya de bénéficier d'une rallonge de 140 milliards pour entamer les travaux de "dragage" au niveau de la cuvette et surélever le niveau du barrage. Une infrastructure qui vient d'être renforcée en aval par la reprise presque totale de la chaîne de refoulement et la réalisation d'une unité de fabrication de chlore. Augmenter les apports en eau Tiaret, au delà des ressources tant souterraines que superficielles, a été, jusqu'à un passé récent, catalogué de ville des MTH. Cette tendance semble s'estomper considérablement ces dernières années ou l'incidence est passée à 36 cas en cette année 2005 après avoir été de 283 cas en 1995. Situation induite en partie grâce à la réalisation d'une station de relevage des eaux usées détournées vers la future station d'épuration dont les travaux, effectués par une entreprise Allemande en partenariat avec Cosider, se poursuivent vers la sortie est du chef-lieu. En amont, presque l'ensemble du réseau d'AEP et celui d'assainissement de la ville ont été refaits. Le premier est concerné par la pose de 50 000 mètres de canalisations en fonte et le second par la réalisation de deux grandes galeries longues de 3 840 mètres. Le coût global, si l'on incluait le renforcement du canal "Oued Ettolba" qui traverse la ville, est estimé à 755 milliards de dinars dont 40 % pour les seules opérations liées à l'assainissement. La visite de M. Sellal, au delà des aspects liés à l'AEP pour les agglomérations de Tiaret, Si Djillali Benamar et de Torrich (16 retenues collinaires prévues), a été axée sur les efforts entrepris par l'Etat pour augmenter la superficie agricole avec la mise en valeur d'un périmètre de 3 840 ha irrigué à travers le barrage de Dahmouni qui dispose actuellement de 11 millions de m3 mais qui reste fortement pollué. « Cette infrastructure n'a pas été efficacement exploitée », dira le ministre qui pense qu' « il faudrait s'en occuper sérieusement » car, hormis forages et labours illicites pratiqués à proximité de la cuvette, la gestion a été caractérisée par, a-t-il lâché, « le piston ». Tout autour du barrage, beaucoup d'agriculteurs versés dans la production de la pomme de terre dont "Patacoop" se sont installés durablement et au mépris de la réglementation (ils auraient dû se spécialiser dans la production de semences) mais aussi à contresens des objectifs assignés aux associations d'irrigants. Une fois la station d'épuration achevée, le barrage de Dahmouni va voir ses capacités augmenter avec l'apport de quelques 13 millions de m3 d'eaux traitées par an. Questionné par El Watan à propos des problèmes d'approvisionnement en eau, M. Sellal dira que « des études sont faites quant à l'éventualité de puiser l'eau à partir de l'albienne au sud mais n'exclue aucune alternative quitte à ramener de l'eau de mer pour le besoins de la future raffinerie. »