Les bilans périodiques communiqués par les services de police révèlent que le phénomène de la violence sous tous ses aspects est en constante augmentation. Pour le seul mois d'avril, 76 affaires allant de coups et blessures, aux menaces et injures ont été relevées sur le tableau des statistiques des services de sécurité, contre 144 pour tout le 1er trimestre 2010. L'hostilité et la nervosité excessive de certains énergumènes enveniment le quotidien des marchés publics et des quartiers populeux. La situation est critique. Le nombre des agressions et des disputes connaît un accroissement alarmant. La semaine dernière, deux rixes à l'arme blanche ont coûté la vie à deux pères de famille à Médéa. Plus grave, le P/APC de Ksar El Boukhari a subi le même sort, récemment, il a reçu deux coups de couteau de la part d'un individu en plein centre-ville. Le pourquoi de la question reste encore inconnu chez les uns, alors que d'autres s'accordent à dire que cette situation est due à l'exode rural qui a chamboulé le paysage de la vie citadine d'autrefois, les retombées de la tragédie nationale, ainsi que le mal-être profond d'une situation socioéconomique déplorable dans laquelle est plongée la population. Un autre paramètre, qui a compliqué les liens relationnels entre les éléments de la société, est la défaillance de la communication au sein du système socio-administratif où les gens, dans ce contexte et devant un dialogue de sourds, préfèrent user de violence pour avoir gain de cause dans leurs droits légitimes. Cette situation s'est dégénérée par l'inconscience des uns et l'irascibilité et du radicalisme des autres. Parfois, pour des chamailleries d'enfants ou des futilités entre gamins, des conflits violents naissent entre les adultes et les conséquences sont souvent dramatiques. Ce mal s'est propagé même dans les établissements scolaires, des violences sont alors signalées entre professeurs et élèves. Chercher la provenance de cette violence serait le meilleur moyen de contrecarrer ce mal.