C'est bientôt le départ en vacances pour les étudiants et les discussions se concentrent sur l'avenir de la mobilisation estudiantine dans le cadre du mouvement populaire. Beaucoup, à la tête de l'Etat, misent d'ailleurs sur l'essoufflement des manifestations estudiantines en cette saison estivale. Mais les étudiants ne l'entendent pas de cette oreille… Ils se donnent encore le mot pour continuer la «lutte». El Watan week-end donne la parole aux étudiants. «J'ai toujours été présent dans les manifs des étudiants et aussi ceux des vendredis et je le serai jusqu'à l'obtention de nos revendications entières.» Hiba, 19 ans, étudiante à l'Ecole nationale de journalisme, est déterminée. Pour elle, il y a eu des acquis, mais le peuple veut encore justice et démocratie. La détermination des étudiants est présente en force. D'ailleurs, il en sont à leur 17e mardi de contestation et jusqu'à présent le mouvement estudiantin n'a pas faibli, et surtout n'a pas perdu de son pacifisme. Pour le moment, les discussions entre étudiants visent à garder le contact pour réussir leur mobilisation. L'année universitaire n'est pas achevée, une décision prise par le ministère de l'Enseignement supérieur, stipulant que «les vacances universitaires d'été sont fixées du jeudi 11 juillet au 2 septembre 2019, excepté pour les établissements d'enseignement supérieur ayant accusé un retard dans l'accomplissement des charges pédagogique et scientifique, qui peuvent prolonger l'année universitaire 2018-2019 au plus tard jusqu'au 31 juillet 2019». Une mesure qui n'endiguera pas la mobilisation estudiantine, selon les étudiants. «Le mouvement estudiantin va continuer en force pendant les vacances, car on est tous déterminés face à ce pouvoir corrompu et obstiné. Certes il y aura une diminution minime du nombre des manifestants dans la capitale vu le départ des étudiants résidant dans les internats, mais cela n'empêchera pas la pérennité des manifs», explique Rania, 19 ans, étudiante et coordinatrice à la faculté des sciences politiques d'Alger. Il faut dire qu'aujourd'hui, les priorités ont simplement changé, vu le contexte politique actuel. Ces étudiants, qui ont dans le passé fermé l'œil sur la politique et l'avenir du pays, ont aujourd'hui changé leur vision. Ils ont tourné le dos à l'immigration ; ils se sont réapproprié l'espace public ; ils s'intéressent à la politique et ne ratent pas le moindre détail. De plus, les étudiants sont désormais superbement structurés ; ils sont organisés en comités et syndicats afin de lutter de façon plus efficiente.