En ce 18e vendredi de mobilisation, les mascaréens qui sont sortis très nombreux dans la rue pour réclamer le départ de ce qui reste des symboles du système qui a mené le pays à l'impasse ont dit d'une même voix : «Non à la division, non au racisme, non au régionalisme et non à la fitna», «Oui à l'unité nationale» et «Arabes et Kabyles sont des frères.» La marche de ce vendredi 21 juin a été entamé à partir de la place Emir Abdelkader, en plein centre ville de Mascara, où les manifestants, venus des quatre coins de la wilaya, de Zelamta, Ghriss, Tighennif, Mamounia, Aïn Fares, Aïn Fekan et Tizi, pour ne citer que ceux-là, ont scandé : «Arabes et Kabyles khawa khawa», «Arabes, kabyles, targuis et chaouis, tous des algériens» et «Non à la division, l'Algérie est une et indivisible.» En empruntant le rue 1er novembre, des militants du hirak hissent le drapeau amazigh. «Nous n'avons pas de problèmes avec nos frères amazigh. Nous sommes tous des algériens et rien ne nous divisera», nous dira Djamel le drapeau amazigh sur l'épaule. Les marcheurs, drapés de l'emblème national, marquerons une halte devant le siège de la mouhafadha du parti FLN dont les portes sont fermées depuis trop longtemps. «Djemai votre place est à la poubelle», «FLN hizb elissaba (FLN parti de la bande)», «Elus dégagez», «FLN, RND, MPA, TAJ à l'enfer» et «Pas de dialogue avec les partis de la bande» sont parmi les slogans scandés par les militants du hirak de tous âges et de toutes couches sociales. Devant le siège de l'APW, les manifestants marquent une halte et scandent : «APW dégage». Sur les lieux un citoyen s'exprime : «Les élus des assemblées (APC, APW, APN et Sénat) n'ont rien fait pour le développement de notre wilaya. Ils sont occupés uniquement de leurs affaires personnelles. Ils doivent rendre des comptes.» Les autorités locales étaient également la cible des manifestants. Devant la rentrée du siège de la wilaya, ils demandent le départ du wali et ses collaborateurs. En arrivant devant le siège de la Cour de justice, les marcheurs brandissent des banderoles où l'on pouvait lire : «L'ouverture des enquête sur les affaires d'EL-FASSADE (corruption, détournement de deniers publics et du fonciers agricole, industriel et immobilier) est une revendication populaire.» Au terme de la marche, à la place Emir Abdelkader, un communiqué sera lu par un militant du hirak dont le contenu est axé sur les revendications essentielles du mouvement populaire notamment le départ de tous les symboles du régime et d'elissaba el-mahaliya (la bande locale). À noter, les militants du hirak à Mascara ont effectué, avant le début de la marche, la prière de l'Absent à la place Emir Abdelkader, en hommage à l'ancien président égyptien, Mohamed Morsi, décédé le 17 juin dans un tribunal en plein audience.